A la question posée à "Brule pourpoint" par ma petite fille un matin de Mars, j’avoue que j’étais bien embarrassée :

 

Mamy, « t’es de Gauche, ou t’es de Droite, Toi ? »

 

Ma chérie à part te dire que je suis gauchère (comme toi d’ailleurs), je suis bien incapable de dire de quel côté « mon cœur balance ».

Sur cette réponse de Normand, un mois a passé mais ce matin « Miracle »

 

C’est Marianne2 qui m’ouvre les yeux. (Et le cœur) :

 

Jean-François Kahn, « accusé »  de ne pas être de gauche par des internautes qui réagissaient à un de ses articles, a publié un plaidoyer digne d’un avocat de « haut vol » :

En voici quelques extraits :

 

« Et oui, c’est vrai, je ne suis pas de gauche
« D’ailleurs, m’aurait-on proposé, comme à Jack Lang, d’aller cautionner une réforme constitutionnelle bidon, ou, comme à Michel Rocard, de servir d’alibi dans une commission en trompe l’œil, que j’aurais refusé.

Parce que, moi, je ne suis pas de gauche….. »

 

« Je ne suis pas de gauche, donc j’aurais voté contre la défiscalisation des stock-options, initiative d’un ministre de gauche, ou contre les cadeaux faits par Pierre Bérégovoy aux traders.
Je ne suis pas de gauche donc, contrairement à Lionel Jospin – et à l’extrême gauche  j’aurais applaudi, au nom de la laïcité, au principe clair et net de l’interdiction du port de signes religieux à l’école et j’estime, en outre, que l’Etat, confronté à des drames humains doit tout mettre en œuvre « pour faire ».

 

« Je ne suis pas de gauche au point que je n’envisagerais même pas de voter pour le parti de Tony Blair sans lequel le déclenchement de la guerre d’Irak n’aurait pas été possible. Gerhard Schröder devenu salarié de Gazprom, cela me choque, mais il est vrai que je ne suis pas de gauche. D’ailleurs, déjà, n’étant pas de gauche, le bombardement des populations yougoslaves par des avions de l’OTAN, et avec le soutien de toutes les gauches européennes, m’avait défrisé. »

 

« Pourquoi l’Australie, social-démocrate, s’est-elle prononcée contre la taxation des banques ?

 J’ai, en effet, du mal à comprendre puisque je ne suis pas de gauche.
Je n’imagine pas, n’étant pas de gauche, que l’on puisse se faire conseiller par Alain Minc, que l’on confie sa communication à Jacques Séguéla ou, qu’on abandonne à Bernard Kouchner le soin de désigner la ligne juste en matière de politique étrangère »

« J’ai toujours vomi le maoïsme, je n’ai pas été guévariste, je n’ai même pas eu un quart de seconde de sympathie pour les Khmers Rouges et, pour autant, je n’ai jamais considéré que ces populisto-bushistes que sont le président géorgien ou l’ex-Premier ministre ukrainienne étaient d’admirables démocrates exemplaires : c’est dire que je ne suis pas de gauche ! »

« Je n’ai jamais relayé, contrairement à nos amis trotskysants, la propagande des tueurs islamistes algériens, ni justifié le narco-terrorisme, même version Farc, en Amérique Latine, ce qui, évidemment, me déporte très loin à droite.

« Tenez, bien qu’élu au Parlement européen j’ai renoncé à mon mandat malgré les avantages matériels qui étaient afférents »

 

« Mais si j’avais siégé au Parlement européen, je n’aurais pas voté en faveur de Barroso comme les socialistes espagnols, portugais, anglais, autrichiens et, surtout, je n’aurais pas accepté, comme le parti socialiste européen dans son ensemble, un partage de la présidence, trois ans chacun, avec la droite hyper conservatrice.

« Genre de magouille choquant le non homme de gauche que je suis.

Songez à quel point je ne suis pas de gauche, puisque j’estime qu’il faut entendre l’aspiration des populations les plus fragiles à une sécurité qui, seule, garantit leur liberté ; puisque je ne me satisfais pas d’un mode néo-esclavagiste d’exploitation qui se dissimule derrière un ultra-libéralisme de confort en matière de flux migratoire ; puisque je ne considère pas, a priori, que prendre en compte les rages et les angoisses qui montent des couches les plus populaires de la population participe du populisme le plus infâme. »

 

« Si peu de gauche je suis que je refuse, par complaisance écolo, de récuser l’idée de progrès ou de donner, a priori, raison à la nature contre la technique ou la science quand celle-ci permettent d’optimiser les potentialités de l’humanité. »

 

Pour terminer, Jean-François Kahn à dit :

« Tiens, tiens, on découvre, qu’en France, on peut impunément, fièrement, ostensiblement, pratiquer la polygamie aux frais des services sociaux et que jamais le ministre de l’Intérieur n’avait entrepris la moindre action pour mettre fin à cette situation.

Situation connue et répertoriée, puisqu’en 24 heures, lorsqu’il s’avéra politiquement utile d’en faire état, Hortefeux l’a sortie de son chapeau.
« La droite attaque », titre à ce propos Le Figaro.

Ce titre est formidable : la droite attaque. Mais qui ?

 Elle est au pouvoir depuis 8 ans et on découvre que, pendant ce temps-là, la pratique de la polygamie s’est quasiment normalisée dans notre pays. »

 

Ah !  Si toute la Gauche enfin réunie pouvait tenir le même langage que J.F.K. !!

Voila, ma petite fille ce qu’il faudra que je t’explique, quand tu auras quelques années de plus, car je ne pense pas que tes livres d’Histoire parleront de cette période troublée que nous vivons, où la Droite et la Gauche ont perdus leurs « marques de fabrique ».

 

A lire en entier sur Marianne2 du  Lundi 26 avril 2010

 

Vidéo, a écouter sans modération : J.F. Kahn, plus vrai que nature, et ô combien crédible (pour moi)

 

{dailymotion}xbz7yt{/dailymotion}