Réveillé pour je ne sais quelle raison ce matin très tôt, j'ai fini par me lever, et me faire un café. Ce jour est un peu particulier, et il n'est pas possible de l'oublier: aujourd'hui, on vote dans notre pays, et les radios nous le rappellent, dès le matin.



Il faut dire que mon bureau de vote est à 20 minutes en voiture de chez moi, car je n'ai pas effectué les changements nécessaires depuis mon déménagement et qu'aller voter est donc pour moi un petit effort à faire. Je me fais un peu beau tout de même, me passe un bon coup de peigne, contrairement à mon habitude.

Puis je prends ma voiture, constate qu'il fait beau, que le ciel est clair. Pourquoi allons nous voter? Sur le chemin, de nombreux panneaux, indiquant le numéro des bureaux de votes, dans chaque commune que je traverse. La route est dégagée et il n'y a personne, le trajet sera donc rapide, la radio diffuse une musique entrainante tandis que je suis heureux, pour une fois, de faire comme mes voisins, et comme la plupart des français, pour ce dimanche dit du bon pasteur dans la liturgie.

Est-ce un droit, est-ce un devoir d'aller voter? Pense-t-on que des gens sont morts avant nous pour ce "droit"? Nous disons nous que cela est un devoir? Dans mon cas il n'en est rien, ni un droit ni un devoir, c'est tout simplement un état de fait. Nous avons la liberté de rester chez nous à regarder la télé, de jouer à la "play station" ou encore d'aller à la pèche, personne ne viendra nous chercher avec une baillonette pour nous conduire au bureau de vote, et je m'en réjouis.

Dans le bureau de vote, impassible, les personnes qui m'accueillent me demandent ma carte d'électeur, je prends une enveloppe, plusieurs bulletins de vote, et je me dirige dans l'isoloir, refermant le rideau. Juste le temps de plier le bulletin, de le glisser, présentation à nouveau des papiers. Je tends l'enveloppe au dessus de l'urne. Rien ne m'y a obligé, je me suis fait un peu élégant, j'ai roulé en voiture, je vais devoir refaire le chemin inverse… Mais voter me parait être une dignité, une franche responsabilité, à laquelle j'ai pensé pour l'avenir…

"A voté" dit au-dessus de l'urne une femme entre deux ages en actionnant le levier, tandis que la machine confirne par un petite sonnerie: "cling".

J'ai acquis le droit de râler pendant cinq ans…{mosimage}