Vaucouleurs, janvier 2012. Discours fondateur (encore !) de Nicolas Sarkozy, rédigé (encore !) par sa plume attitrée, Mr Guaino. Cette fois, c’est Jeanne d’Arc qui est pris pour cible.
Bof. A mon avis, elle ne doit pas s’en formaliser tellement elle a été récupérée à travers les âges. Plus près de nous, par l’extrême-droite française dans les années 30, puis le Front National. Passage obligé de tous les présidents français, hormis Pompidou. On se souvient que Mme Royal avait aussi tentée de l’annexer à la dernière élection présidentielle.
Le Sarkozysme se nourrit de symboles. C’est une technique. En ce qui me concerne, les symboles ne me nourrissent pas. Ne nourrissent personne, et encore moins les pauvres. Au contraire, les symboles auraient même tendance à nourrir le Pour et le Contre et les polémiques.
On s’en fout des symboles comme des discours, on a soif de réalités et de visions.
Je ne dis pas ça pour insulter Jeanne d’Arc, après tout les historiens, grâce à une foule de documents d’époque, reconnaissent que c’était un personnage hors du commun. Certes, manipulé, déjà, par des enjeux politiques qui la dépassait, mais bon, personnage hors du commun tout de même.
D’ailleurs, je trouve qu’elle a de la gueule, Jeanne d’Arc. Une femme en armure à une époque où la broderie et la maternité était le seul rôle dévolu à la gente féminine, c’est quand même impressionnant, non ? En tout cas, ça nous change des Walkyries styleMorano qui, à l’inverse, ont de la gueule.
Mais pas d’armure.
Bref, qu’est-ce-qui cherche encore Sarkozy avec Jeanne d’Arc ? Piquer des voix au Front National ? Nous convaincre qu’une Jeanne d’Arc va surgir et « bouter la Finance hors de France « ?? Nous rallier derrière son panache blanc ? Prendre la tête et nous faire charger au Pont d’Arcole ?
La prochaine fois, si l’on n’y prend pas garde, ce sera Astérix et son village qui résiste aux légions de la Mondialisation.
Remarques, il ne manque pas de figures historiques pour se faire un petit storystelling. Tout est bon pour se mettre en valeur, tout lui sert. La France est un accessoire destiné à le valoriser.
Raconter suffisamment de bobards pour se faire élire une fois de plus par des couillons.
J’arrête là, je commence à m’énerver.