« Porter plainte », « déposer plainte », des phrases entendues régulièrement au travers des divers médias Français, à longueur d’années. Des phrases lourdes de conséquences, s’appliquant dans le domaine juridique, et engendrant des procédures pénales parfois très lourdes. Des procédures se voulant à chaque fois ou presque terminer au tribunal, dans l’attente d’une décision de justice se fiant aux lois en vigueur dans le pays hexagonal. Mais toutes ces plaintes, sont-elles légitimes, ou la plupart engorgent-elles inutilement les tribunaux déjà surchargés?

 

  

S’ il est un pays ou le nombre de plaintes inutiles crève le plafond, c’est bien les Etats Unis d’Amérique. Un ensemble d’états où les règles peuvent varier en fonction de la position géographique où l’on se trouve. Une nation, où il est presque devenu coutumier d’attaquer à tout va, afin de remporter des procès et des sommes d’argent parfois très conséquentes. Une sorte de loterie ou le billet gagnant n’est joué que par une seule personne, et où le tirage peut parfois être très rapide. Mais attention, comme dans toutes loteries, il y a une part de risques, et la défaite n’est pas pour autant inévitable.

Porter plainte car le café est trop chaud, porter plainte parce qu’un sac poubelle traîne dans la rue, porter plainte parce qu’il manque une tranche de cornichon dans son hamburger, parce que les frites sont trop salées, etc. Autant de raisons de porter plainte au pays de l’Oncle Sam. Après tout me direz -vous, cela fonctionne alors pourquoi s’en priver?


                         


 

Aujourd’hui en France, un phénomène similaire (encore marginal), semble se produire, où les médias nationaux relatent plus fréquemment qu’à l’accoutumé, les petites histoires de « Monsieur et Madame tout le monde » jouant à la loterie pénale. Un phénomène dangereux, notamment à l’heure où l’efficacité et la rapidité des magistrats Français est remise en cause sur la place public. Dangereux car malgré un avantage non négligeable en cas de gain, il est au demeurant possible de perdre comme nous l’avons vu, mais par ailleurs, il faut aussi pouvoir se défendre, et donc s’attribuer les services d’un avocat peut s’avérer être une bonne stratégie, mais cela peut aussi revenir très cher. Attention donc à ne pas se laisser avoir par les sirènes de la fortune facile.

Qui n’a pas entendu parler de cette Dame qui avait glissé sur une frite dans une chaîne de restauration rapide il y a quelques mois, et qui avait porté plainte contre la dîtes chaine sous prétexte que le restaurant était à ce moment précis dans un état de non propreté et n’avait pas rempli du fait ses obligations de sécurité. La pauvre victime s’était fracturée la jambe. La scène s’était déroulée en 2007 à Reims, mais la plaignante avait été déboutée par le Tribunal, faute de preuves.

En 2006 une autre affaire de glissade avait déjà eu lieu dans un magasin Carrefour, où au rayon Fruits et Légumes, une personne âgée avait glissé sur une feuille de salade. Résultat, fracture pour la pauvre victime, plainte, et victoire au tribunal en 2010 avec à la clé une consolation de 20 000€.
Le 31 Mars 2011, c’est à nouveau une autre plainte qui surgit dans les médias. En effet, une maman dévouée, a décidé de porter plainte contre un buraliste, sous prétexte que ce dernier vendait des cigarettes à sa fille de 17 ans. Un délit si l’on suit à la lettre la loi Française qui interdit la vente de tabac aux mineurs. Un délit certes, mais pourtant un fait quotidien dans bien des bureaux de tabac en France. Malgré cela, la maman (membre d’une association anti tabac) a décidé de ne pas s’en laisser compter et de faire strictement appliquer la loi. Faisant constater le « crime » par un huissier, cette dernière demande aujourd’hui pas moins de 32 000€ de dommages et intérêts pour le préjudice subit. Il faut néanmoins rappeler que la loi, elle, précise et condamne ce genre de contravention à hauteur de 145€. Réponse dans quelques mois.
Au vu de ces exemples, ne sommes nous pas en droit de penser que la France s’américanise dans son application du code pénal? Les Français qui autrefois étaient plutôt « lestes » avec certaines pratiques, auraient-ils décidé de ne plus s’en laisser compter, et de dorénavant attaquer à tout va dans l’hypothétique espoir d’engranger des dommages et intérêts? Ces plaintes farfelues, ne sont-elles pas aussi responsables du sur-engorgement des tribunaux Français? Devons-nous craindre une chasse aux sorcières de la moindre infraction dans le but d’attaquer immédiatement le contrevenant?

 

 

Que penser de ces personnes qui portent plainte à tout va dans le maigre espoir de remporter quelques galions de plus? Est-il farfelu de penser que la société Française prend une tournure néfaste à son évolution pénale?

Aujourd’hui, une chose est sûre, à savoir, que les plaintes les plus farfelues commencent à affluer sur les bancs des tribunaux Français, et agrémentent les discussions des salles de pas perdus. Pour autant, bien que le phénomène reste très marginal, une telle médiatisation risque fort de réveiller les esprits les plus « étriqués », dans leur volontés de sortir de leur misère sociale. Alors que faire? Les tribunaux et législateurs Français doivent-ils continuer de laisser ces pratiques se développer ou de nouvelles lois doivent-elles voir le jour afin d’enrayer une dérive qui commence à faire son chemin?