Je m’engage si tu t’engages!

On compte aujourd’hui, selon les sources de l’INSEE 18 millions de bénévoles, dont 11 millions dans des associations, soit 22 % environ. Dans les associations, 40 % sont engagés dans plusieurs organismes et 55% interviennent au moins une fois par semaine. Sur tous ces bénévoles, la plupart a plus de 15 ans et un peu moins  l’âge de la retraite. Les personnes âgées, les retraités seraient-elles moins généreuses? Non, pas forcément, mais la vraie question c’est surtout : rendre service, donner un peu de soi, est-ce si contraignant sans contrepartie?

 En 2010, 38 % des personnes se disaient "engagés", 35 % se considéraient "acteurs" et seulement 13 % "militants".Aujourd’hui en 2011 c’est un peu plus compliqué. Ce n’est pas que le nombre de bénévoles a diminué considérablement en un an et encore l’année 2011 n’est pas terminée, mais il semblerait que les Français ont quelque peu oublié le sens du mot "citoyen" ou encore de la phrase "aider son prochain". Alors vous me direz que ces termes s’appliquent essentiellement à un engagement politique ou une association humanitaire mais pas seulement. S’investir dans quelque chose, s’y intéresser, rendre service en donner de son temps sans forcément son argent et bien c’est un devoir citoyen.

On associe souvent le temps à l’argent, et on a tendance à se plaire dans ce sentiment de "donnant donnant" d’où notre titre "je m’engage si tu t’engages". Pourquoi faut-il qu’il y ait toujours une contrepartie à nos actes envers l’autre? Il faut croire que tout a un prix, tout s’achète, tout se vend et rien est gratuit. Nos habitudes ont changé et cela est en partie dû aux médias. On a plus le temps, on court tout le temps, et il ne faut surtout pas le perdre ce temps, on a qu’une vie, il faut faire le plus de choses en un rien de temps. On travaille trop, plus le temps d’aller faire ses courses et d’aller chercher ses enfants à l’école, alors vous pensez bien que se rendre à l’assemblée générale de l’association du coin, c’est trop demander. Ou bien encore, jouer un rôle en exerçant sa passion pour une petite journée parcequ’on a besoin de vous, ah non on a pas le temps!

 

Combien sont passionnés dans leur vie? Combien à défaut de ne pouvoir faire ce qu’ils aiment et vivre de leur passion, choisissent de pratiquer une activité extra professionnelle? Beaucoup. Et pourtant…Pour beaucoup d’associations loi 1901, même si aujourd’hui, on en crée moins, il est difficile de trouver des bénévoles, que ce soit dans un domaine culturel, artistique,etc.. Il est vrai qu’avec cette fameuse "crise" d’un point de vue financier, nous avons plus de difficulté à donner, voire à faire confiance : où va mon argent? ou encore on se dit qu’on a trop donner alors on ne veut plus sans un minimum de retour. Par rapport à nos homologues étrangers, nous sommes ceux qui s’engageons le moins. C’est quand même bien dommage! Alors on entend dire qu’on a du mal à trouver des associations attractives ou des missions adaptées à nos envies et à côté de cela certaines associations refusent "d’embaucher" certains candidats à raison d’un manque de compétences. Mais à partir du moment où notre implication est purement bénévole, le mot même de compétence ne devrait pas être un critère de sélection. Peut-être que cet esprit d’ouverture dans les associations, dans différents mouvements n’est pas reconnu par les futurs bénévoles…peut-être faudrait-il se remettre en question et revoir ces critères d’adhésion…

Alors à qui la faute? Dans tous les cas, notre société a fait en sorte qu’il soit maintenant difficile de faire abstraction de l’aspect pécuniaire dans tout ce que nous faisons à partir du moment où un peu de nous est mis à l’épreuve. Revenons au troc alors? Je donne si tu donnes.