Mercredi 17 novembre, théâtre St-Michel à Bruxelles.

Je ne m’attendais pas à voir autant de monde pour assister au one-man show d’un humoriste français qui parle surtout de politique française. Les Belges, apparemment, connaissent bien la politique française et réagissent au quart de tour.

« Liberté surveillée » est le titre de ce nouveau spectacle de Stéphane Guillon. Je dois dire que je suis en général peu friand de ce genre d’exercice, mais là, il m’a bluffé.

Presque deux heures sans entracte, une sacrée performance d’acteur, quelle débauche d’énergie !

Il commence par expliquer ses petits déboires avec France Inter et se plaint de ne plus pouvoir se moquer de tout : exemple, les handicapés. Et s’en suit une série de plaisanteries sur les handicapés plus ou moins drôles, dont certaines carrément hilarantes. On sait que le sketch est réussi quand on entend dans la salle des « Oh ! » offusqués.

J’ai particulièrement apprécié deux sketchs : quand il parle de lui, de son âge, de sa frustration d’avoir été un petit garçon sans histoires, de ses parents petits bourgeois étriqués et, il faut le dire très « chiants ». A cette époque, on l’appelait « Phanou » ce qui avait le don de l’exaspérer. Un petit moment de tendresse dans un spectacle plutôt féroce.

Le sketch dans la prison est un petit bijou d’humour noir et de cynisme.

Imaginez-vous un directeur de prison qui reçoit un prisonnier qui vient de passer sa première nuit en prison et qui s’est fait sodomiser. Il essaie de « faire passer la pilule », si j’ose dire et c’est irrésistible. L’univers carcéral est passé en revue de façon féroce : le pauvre prisonnier était incarcéré pour délits routiers !

Il faut préciser que Sarkozy est évoqué dans presque chaque sketch, c’est presque une obsession.

Il termine son spectacle en discutant avec le public en ironisant sur le fait que le public vieillit. Il envie les Belges de ne pas avoir de gouvernement et prétend se sentir plus libre en Belgique. Après le spectacle, il a dédicacé son dernier livre.

(La vidéo ci-dessous ne fait pas partie de ce spectacle)

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