J’ai connu cette romancière à travers son livre Fille Noire, Fille Blanche et j’avais été bouleversée par sa façon d’écrire. Sa plume parvenait à retranscrire des émotions incroyablement fortes. Mais, je ne m’attendais pas à lire un tel témoignage venant de sa part. Très pudique, Joyce n’est pas un écrivain qui se confie facilement. Elle aime garder son jardin secret mais, après la perte de son mari, en 2008, elle se dit amputée d’une partie d’elle-même. Et, la seule façon qu’elle a trouvé pour surmonter son chagrin, c’est de nous raconter son histoire.

 

Cette histoire est forte et poignante à la fois. Nous comprenons facilement son désarroi et son état d’esprit rien qu’en jetant un coup d’oeil à la couverture. C’est sombre et si triste. L’image de Joyce est floue, comme si elle n’arrivait pas à surmonter ce drame effroyable. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même et l’écriture est une sorte de thérapie pour elle.

On sent sa douleur à travers les pages. La perte de son mari est si soudaine et paraît si injuste. 

 

Les mots sonnent justes. Les pages défilent et nous écoutons l’écrivain nous raconter ce qui s’est passé, de cette difficulté à survivre après la perte de l’être aimé. Mais au-delà de la peine, il y a également les souvenirs. Et lorsque Joyce nous en parle, on sent une douceur et une tendresse incroyable dans ses mots. On devine à quel point ils se sont aimés et soutenus tout au long de leur vie conjugale. La perte n’en devient que plus cruelle et injuste.

 

Le deuil semble impossible. Mais il faut bien continuer à vivre. Heureusement, Joyce est bien entourée. A travers ce témoignage poignant, j’ai découvert une autre facette de cet écrivain que j’apprécie tellement. Touchante et pudique, elle a su m’interpeler par son courage et sa force de caractère.

Ce témoignage vaut vraiment le détour, ne serait-ce que pour faire la connaissance de ce couple exceptionnel.