Ivan Levaï est un journaliste chevronné qui sait depuis des années faire de sa revue de presse un moment privilégié. En plus de décrypter la presse, il ajoute toujours des anecdotes et des références culturelles qui ravissent les auditeurs assidus. Passant d’une radio à l’autre, il a toujours su garder une éthique irréprochable et on se doute que sa chronique du 15 mai a dû être difficile car DSK est pour lui un intime et le mari de sa première épouse.

Comment un journaliste, fut-il le plus honnête du monde peut-il garder de l’objectivité dans une telle situation ? Heureusement, il dit bien qu’il ne croit pas à l’objectivité mais à l’honnêteté. C’est pour cette raison qu’il vient de publier un livre où il reparle à sa façon de l’affaire DSK : « Chronique d’une exécution ».

Il faut savoir que quelques jours après le début de l’affaire, il a demandé une audience auprès de Nicolas Sarkozy pour qu’il intervienne afin de soulager la détention de son ami à Rikers Island.

Dans son livre, il fustige surtout le traitement de l’affaire par les chaines de télévision qui ont passé à satiété des images humiliantes pour son ami. Il reproche à la presse d’en avoir fait un coupable avant qu’il ne soit jugé.

Que va apporter de plus ce livre à tous ceux qui sont déjà parus ou qui vont paraitre sur ce sujet ? Ivan Levaï reconnait qu’il ne sait pas ce qui s’est passé dans cette fameuse suite du Sofitel, mais il exclut catégoriquement le viol. Il se fait le bouclier de son ex-compagne et ne porte pas de jugement sur le comportement volage de DSK.

On retiendra donc surtout le jugement très sévère d’un journaliste contre sa profession quand il dit : « Toute la presse française fonce à tombeau ouvert sur le tapis roulant de l’information, sans nuances, ni recul. » Et, il la connait bien, la presse, à force de la décortiquer tous les jours.

Je pense que sur ce point, on ne peut pas lui donner tort. Ivan Levaï a-t-il réussi à nous éclairer en étant de parti pris, c’est une autre histoire.