Le président Giorgio Napolitano a nommé aujourd’hui Enrico Letta, le chef adjoint du parti démocrate, comme premier ministre chargé de former un gouvernement pour faire sortir le pays de ses semaines d’impasse politique après les élections nationales concluantes.

M. Letta a annoncé qu’il tiendra demain des consultations avec les dirigeants politiques, dans une situation politique « fragile et sans précédent », afin de demander leur soutien.

« Nous avons ouvert la voie à la formation d’un gouvernement dont le pays a un besoin urgent, et où le peuple a trop longtemps attendu », a dit M. Napolitano peu après la nomination de M. Letta.

M. Napolitano a salué l’origine culturelle de M. Letta, son expérience dans le gouvernement et sa réputation internationale, appelant son profil d’excellent pour la tâche compliquée de guidage de l’Italie en période de turbulences. Il a également ajouté qu’il n’y avait « pas d’alternative » à sa candidature.

M. Letta inscrit le chômage et la crise économique parmi les questions urgentes qui font face au nouveau gouvernement. Il a également expliqué que l’Italie doit réduire le nombre de membres du parlement et de modifier la loi électorale, mais aussi restaurer la crédibilité de sa classe politique.

Âgé de 46 ans, M. Letta est considéré comme une figure modérée capable de réunir le parti démocrate de centre-gauche assiégé avec le groupe de Mario Monti et le centre-droit. M. Letta est le neveu du collaborateur proche de Silvio Berlusconi, Gianni Letta.

Il a occupé des postes gouvernementaux liés aux affaires européennes et économiques. Il a également été membre de la commission du parlement européen pour les affaires économiques et monétaires.

M. Napolitano a été réélu président pour un second mandat sans précédent au cours du week-end après que les législateurs n’ont pas réussi à choisir un autre candidat. Sa condition préalable pour le renouvellement de son mandat était que les partis politiques surmontent les différences pour former un gouvernement près de 60 jours après le vote national.

Les élections à la fin de Février ont divisé le parlement en trois groupes politiques mutuellement hostiles  après que le parti démocrate ait remporté de justesse le vote avant de former un gouvernement.

Beaucoup de législateurs du p arti démocrate ont refusé de conclure un accord avec le parti dirigé par Silvio Berlusconi, le chef politique controversé qui a dominé la vie politique italienne depuis deux décennies, en proie à des scandales personnels et des critiques sur ses politiques économiques qui n’ont pas été assez efficaces pour l’Italie.