Il n’y a pas si longtemps que cela, l’Etat hébreu n’avait pas apprécié la disparition d’un de ses fils, Gilad Shalit. Les brigades d’Ahmad al Jaabari en avaient revendiqué l’enlèvement. 

Pétri de colère, Israël avait déboulé telle une furie chez son infortunée voisine pour lui réclamer des comptes. Alors, importunée de nuit, comme de jour, Gaza s’était mise à frémir sous les foudres de La Pluie d‘été et surtout sous celles du Plomb durci qui lui succéda. 

Offusqués devant tant de brutalité, des diplomates voulurent ramener à la raison cette mère en détresse, la questionnant : Dis, mais penses-tu vraiment, qu’ils n’avaient ni père, ni mère eux, tous ces êtres silencieux que tu as broyés à chacune de tes escapades mortifères, souvent affublées de si jolis noms ? Non, soupira-t-elle d’un air hautain, puis de revenir en force sur ses propres malheurs depuis ses origines, tout en regrettant d‘être l’immanquable cible du Destin ! 

Quiconque se croit haï des hommes, qu’il observe le seul malheur qui l’avoisine, surtout quand il en porte une part de responsabilité, pour qu’enfin il gagne en humilité et rende grâce à Dieu, lui insinua-t-on  ! 

De telles paroles n’eurent hélas, aucun écho sur Israël qui quatre ans plus tard, perpétue dans l’impunité sa tradition, se lançant à nouveau dans une nouvelle offensive contre Gaza, baptisée cette fois-ci, Pilier de défense, pour ne pas dire Plomb durci bis ! 

Depuis 2008 que d’eau a coulé sous les ponts, Gilad a bel et bien été remis à sa famille par le général Al Jaabari en personne, la colonisation a poursuivi son grignotage, Gaza continue de s‘asphyxier et la Résistance par voie de conséquence, de grossir. 

Plus de négociations en cours et voilà qu’après les tentatives avortées d’assassinat contre Ahmad al Jaabari, Israël réussit son exploit, devenu coup d‘envoi de l’offensive tant convoitée, Pilier de défense ! 

Forte de sa suprématie, l’armée israélienne semblable à un «chêne au front, pareil au Caucase» brave sans effort les tirs de ses ennemis chétifs, sans soutien de taille, qu‘une seule raclée venue du ciel ou de la mer suffit à ébranler à défaut de sirènes, d’abri anti-aériens, de boucliers anti-missiles. 

Se croyant invincible à jamais, le chêne pour lequel « tout est zéphyr » snobe son rival fragmenté soumis à de constantes pressions car « tout lui est aquilon », en lui agitant la menace d’une intervention terrestre. 

Puis dans les coulisses, comme d’habitude, les discussions politiciennes vont bon train au Caire, nous dit-on et le texte pondu par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies ne ferait pas l‘unanimité auprès des participants, au premier rang desquels les Etats-Unis, allié inconditionnel d‘Israël, au grand dam de la Russie. 

En attendant les effets des médiations auxquelles s’attellerait bientôt Hilary Clinton et qui devraient inciter chacun des protagonistes à mettre plus d’eau dans son vin, les deux parties devraient exécuter l’injonction de cessez le feu lancée par Ban Ki Moon. 

Mais si tous les responsables s’obstinent à persévérer ad vitam aeternam dans cette forme de quête  de solutions stériles face à ce conflit, peut-être qu’un jour, dépitée par tant de violence et de dichotomie, sera dépêché sur les lieux par la Nature un «vent» avec pour mission de déraciner le chêne à la crête voisine du ciel, histoire de le ramener un peu plus sur terre. Au profit de toutes ces populations sans distinction de races, qui n’aspirent qu’à une chose : vivre en paix !

 

http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/chenroso.htm   (le chêne et le roseau).