En Israël, le Premier ministre désigné, Benjamin Netanyahou, a réussi à convaincre le chef de file des travaillistes, Ehoud Barak, de rejoindre son gouvernement. Le leader du Likoud évite ainsi la mise en place d'un exécutif trop à droite. La participation des travaillistes doit toutefois encore être confirmée lors d'un vote du parti, réuni en Congrès en fin de journée. Certains élus grincent des dents.Le responsable travailliste Shalom Simchon a déclaré à la presse qu'en vertu de l'accord, la future coalition, qui serait dominée par le Likoud (droite) de Netanyahu, s'engagerait à respecter tous les accords internationaux passés par Israël, allusion indirecte aux accords de transition signés dans les années 1990 avec les Palestiniens. La résolution prévoit par ailleurs que le chef travailliste obtiendra le pouvoir de nommer les cinq ministres qui se joindraient au gouvernement Nétanyahou, une situation sans précédent qui nécessite un amendement à la constitution du parti.Ceci dit, la réunion du Parti travailliste s'annonce houleuse en raison de l'opposition d'au mois sept de ses treize élus à tout ralliement à un gouvernement Nétanyahou. Les sept députés, dont l'ex-chef du parti Amir Peretz, ont écrit à Benyamin Nétanyahou, lundi, pour lui signifier qu'Ehoud Barak négociait sans avoir l'approbation du parti, en violation avec la constitution du parti, et qu'ils ne soutiendraient pas un projet d'accord avec la coalition gouvernementale.A l’issue des législatives, le parti travailliste n’a obtenu que 13 sièges sur 120, son pire score historique, et Barak avait alors affirmé vouloir tirer les leçons de ce revers en rejoignant l’opposition. Mais il a depuis changé radicalement de position. Nétanyahou dispose d’ores et déjà de la majorité absolue à la Knesset grâce à l’appui des religieux, mais préfère un gouvernement élargi incluant au moins les travaillistes.Les adversaires d’une entrée au gouvernement estiment qu'il faut laisser Benjamin Netanyahu seul face à ses responsabilités et permettre à leur parti, revenu dans l'opposition, le temps de reconstruire un programme susceptible de constituer une alternative. Ehud Barak et ses partisans pensent, quant à eux, que face aux problèmes économiques et sécuritaires que connait Israël, la participation à un cabinet de coalition est un devoir national.
Le Parti travailliste soutient le processus de paix soutenu par Washington visant à créer un Etat palestinien aux côtés d'Israël. Netanyahu ne s'est au contraire pas engagé à soutenir cette solution à deux Etats, réaffirmée lors de la conférence d'Annapolis, dans le Maryland, en novembre 2007.