Mais où veut-on donc mener ces musulmans de France en les malmenant sans le moindre tact comme s’il s’agissait de bétail ? Un président apologue de l’islamophobie presque déchu qui sporadiquement nous instille avec parcimonie une dose de trouille islamiste afin de redorer son blason totalement terni pour une bien vile diversion. 

Aujourd’hui avec ce vent de liberté au parfum laïque venu des pays arabes le voilà qui, de peur de voir s’effondrer sa stratégie, part de pied ferme en croisade contre l’islam et sans la moindre vergogne. D’interminables débats qui se succèdent, se ressemblent, se programment pour traiter du mode de financement des lieux de cultes, de l’identité nationale, de la laïcité, de la place de l’islam, etc. Et, l’arrogance me semble suprême lorsque l’ingérence entend se mêler d’interdire le prêche en langue arabe, langue sacrée du Coran.

Rien de tel que tous ces sujets hautement explosifs pour alimenter la subversion et discriminer une catégorie de personnes : une maman exclue d’une sortie scolaire dans une école maternelle de Pantin en Seine-St-Denis du fait du pire des sacrilèges, son foulard contagieux ! Comble de l’ignominie, Luc Chatel applaudit…

Que d’idées saugrenues pour jeter l’anathème sur une population, sur une religion en les assimilant ou presque à des trafiquants, des délinquants, des fraudeurs et de surcroit prosélytes. Un fléau contagieux à maitriser ! 

Pour donner plus d’éclat à la teneur de ses propos, le chef de l’Etat dans un de ses déplacement fortement symbolique car marquant le début du pèlerinage de St-Jacques de Compostelle, au Puy en Velay nous vante avec obséquiosité les racines chrétiennes de la France. Drôle de paradoxe que cette conduite qui se veut empreinte d’une incommensurable foi et qui s’emploie à bafouer les racines d’une autre tranche de la population.

Mais peut-on vraiment à grand fracas médiatiques, démolir l’identité, l’appartenance civilisationnelle de certains peuples même si on leur voue le plus grand mépris sans favoriser l’effet inverse ? 

Ne peut-on pas avoir de grands desseins pour son pays en oeuvrant en faveur de la construction de rapports d’intelligence, d’harmonie entre communautés plutôt que de s’évertuer à les opposer ?

 N’est-ce pas s’engager à travers une porte bien étroite à l’heure où des bouleversements d’une si grande ampleur semblent refaçonner le monde en aérant les mentalités ? Qu’il semble futile ce sujet à l’heure où des jeunes versent leur sang pour recouvrer leur dignité, pour ne plus jamais courber l’échine et renvoient à la face du monde la lumière éblouissante de l’éveil des coeurs, des esprits, des consciences. 

Avec l’histoire en cours que de clichés infondés auraient du s’effondrer réduisant en cendres des peurs fantasmées ! Manifestement faudrait laisser le temps au temps.