Les séries françaises ont du mal à traverser la mer , outre la barrière linguistique ,elles sont confrontées à la cruelle concurrence qui déchire mais anime et ravive le marché américain seul maître , géant/génie de la série télévisée .
Quand on les compare à certaines télénovelas , les séries françaines ont bonne mine, semble plutôt réfléchies et prometteuses mais face aux américaines , elles sont fades mais non totalement dénudées de charme , elles gardent une certaine identité , un certain humour , une certaine manière d’appréhender les actions qui font les joies de l’hexagone mais s’y limitent .
Comment expliquer alors la singularité d’Interpol ? quel est l’avenir des séries françaises?
Avec des yeux accoutumés à la magnificence des séries américaines, il est difficile de ne pas accorder à Interpol, le crédit qui lui est dû, et cela s’explique par deux grands aspects principaux;
Le premier , est l’ensemble des ingrédients qui font une bonne série policière à savoir, un cadre , des locaux que l’on qualifiera de futuristes, munis de technologies avancées qui nous permettent de sortir de l’habituel quotidien : on est projeté dans un univers dans lequel on sent le sérieux rien qu’en voyant le décor , en sentant l’ambiance révélée par les couleurs vivantes , des jeux d’éclairage, contre-éclairage, qui lançent le ton : le niveau est relevé .
S’en suit dès lors, une diversité des espaces , les grandes capitales Européennes que l’on reconnaît sans peine ( pour ma part , reconnaître monuments et rues françaises c’était déjà bien et renouait mon estomac de bien d’émotions mais revoir les rues de Barcelone a soulevé une certaine nostalgie ; que d’émotions ). Le tout avec son quotidien parfaitement retranscrit ( différentes langues avec les accents locaux , un régal), bien plus qu’une histoire , Interpol a su insuffler à son scénario , une vie , une épaisseur, dans laquelle le spectateur peut aisément s’identifier à un personnage ou à un autre sans pour autant embrasser le ridicule, marque d’une série aux aspirations outre-manche.
Le second point est la petite touche "américaine", oui "américaine" car soyons honnêtes, une série américaine intégralement traduite en français n’est pas pour autant revendiquer le statut de français , il est bien des ingrédients qui lui donne ce caractère américain. C’est cela qu’Interpol a su ingéré . C’est une manière particulière de tourner les scènes,de filmer les actions, de leur donner une vivacité NATURELLE, tout dans la simplicité et l’originalité . S’ajoute à cela, un casting réaliste et crédible : tout est dans la diversité des acteurs et des personnages qui se mêlent parfaitement ; disons qu’ils "collent" . Les différentes personnalités ont été travaillées pour donner à l’histoire, un peu "quelque chose" de plus , caractérisé par certaines anecdotes, certaines petites histoires qui s’entrecoupent et garantissent une interconnexion des personnages qui parfois, se situent à des milliers de lieues les uns des autres .
Enfin, peut-on dire pour autant que la série a perdu de son identité? Non , je ne pense absolument pas, elle garde bien son identité française, non pas seulement à cause de certains passages ou les intonations, le jeu des acteurs rappelle un peu ce que l’on a l’habitude de voir dans l’hexagone mais surtout par l’humour, parti intégrante de la culture, et qui quoique rare, se laisse aisément boire .
Nous avons donc là un cocktail français, court ( 7 épisodes prévues pour la saison) mais sympathique, des plus prometteurs , qui annonce un bel avenir en ce qui concerne la série télévisée française.
On ne demande qu’à voir…