Vif sujet de débat, le port du voile intégral continue de diviser le monde politique. Alors que le Gouvernement français se prépare à présenter le projet de loi pour l’interdiction totale du voile intégral, le Conseil d’État stipule que cette dernière ne reposerait sur « aucun fondement juridique incontestable » et serait à risque.  Ça promet !

Lors de leur assemblée mercredi dernier, les conseillers d’État ont émis un avis totalement défavorable à l’interdiction du port du voile intégral, et cela, en présence du secrétaire général du Gouvernement.
Qu’à cela ne tienne, le Gouvernement compte bien présenter son texte de loi dès mercredi prochain lors du Conseil des ministres. Ce fameux texte devrait être étudié et examiné de fond en comble par les députés au mois de juillet, et par les sénateurs dès septembre.
 Le Gouvernement espère que son texte de loi soit adopté définitivement à l’automne. Rien n’est moins sûr même si ce mardi, a été adopté à l’unanimité, une résolution qui condamne ouvertement « les pratiques radicales attentatoires à la dignité et à l’égalité entre les hommes et les femmes ».

Comment le Gouvernement justifie ses prises de position?

 Il estime tout simplement que « l’édiction de mesures ponctuelles, se traduisant par des interdictions partielles limitées à certains lieux ou à l’usage de certains services, n’aurait constitué qu’une réponse affaiblie, indirecte et détournée au vrai problème que pose (…) une telle pratique ». Les esprits s’échauffent lorsque le groupe socialiste de l’Assemblée Nationale ne veut assurer l’interdiction qu’uniquement dans le domaine des services publics. Le Conseil État approuve totalement cette dernière proposition de loi, comme l’a affirmé le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis sur la chaîne d’informations i-Télé. Il affirme d’ailleurs qu’il est très étonné que « le gouvernement persiste. On veut sauver la République et on se met face à une possibilité de victoire juridique des islamistes ».

Sachant que cette interdiction définitive du port du voile intégral risquerait d’exposer à de « fortes incertitudes constitutionnelles et conventionnelles », sur quel fondement juridique peut-on se reposer? Que fait-on de l’identité individuelle? Ce qui est sûr, le débat risque d’être houleux. Affaire à suivre !