Les préfets devaient rendre leur copie le 29 avril, mais ces nouveaux schémas de coopération intercommunale étaient déjà connus dans la plupart des cas.

Evidemment, il y a des heureux et d’autres qui le sont moins. La tendance générale est à l’agrandissement des périmètres et ça ne convient pas à de nombreux maires qui se sentent lésés. L’intention semble pourtant louable de rallier les dernières communes isolées, rationaliser les périmètres et supprimer des syndicats de communes dont l’existence n’est plus justifiée. En Champagne-Ardenne, les communes dites orphelines posent problème. Depuis des années, ces communes cherchent à se rapprocher des communautés de communes les plus proches mais des rivalités politiques ou économiques empêchent ce rapprochement.

Exemple la ville de Revin qui avec ses 8000 habitants voudrait adhérer à « Ardenne Rives de Meuse » dont la ville principale est Givet, 7 600 habitants.

Le maire de Revin a proposé un schéma qui n’est pas retenu ce qui le met dans une rage folle, allant jusqu’à interpeller de façon assez virulente le préfet des Ardennes. Il faut dire que le député-maire de Revin lorgne depuis longtemps sur la manne financière que constitue la petite ville de Chooz avec sa centrale. C’est plus facile de gérer quand on a beaucoup d’argent !

De même les petites communes proches de la capitale du département ont peur de se faire dévorer et ne plus avoir leur mot à dire. Et pourtant elles bénéficient des infrastructures de la grande ville.

Le fait de ne pas avoir de marge de manœuvre inquiète les élus qui aimeraient avoir leur mot à dire, mais comme souvent, ils ne s’entendent pas entre eux, ça ne facilite pas le choix.

Les spécificités locales et les antagonismes sont un frein et on imagine mal voir vivre la démocratie dans une collectivité imposée.

Et pourtant à l’avenir, pas de subventions sans intercommunalité. Les Belges ont mis ce système en place depuis plus de trente ans et ça fonctionne parfaitement.

On  peut s’attendre à bien des conflits et des désaccords dans les mois qui suivent. Va-t-on retrouver des petits Clochemerle aux quatre coins de l’Hexagone ?