Le continent africain a traversé ces derniers mois l’un de ses moments les plus mouvementés. De la Tunisie à la Libye en passant par l’Egypte et la Côte d’ivoire, le continent berceau de l’humanité a tristement une fois de plus comme à son habitude,  fait les choux gras de la presse internationale et des milieux diplomatiques du monde entier.

Cependant, contrairement à l’Egypte et la Tunisie où le peuple de par sa maturité et sa détermination a pu imposer sa volonté, la Libye et la côte d’ivoire se sont illustrées par un radicalisme des différents belligérants de part et d’autres ; toutes choses qui ont poussé la communauté internationale à prendre ses responsabilités, pour tenter d’éviter un carnage humain. Seulement, si les grandes puissances en ont fait leur problème particulier, l’union africaine, pourtant principal concernée, a brillé une fois encore par son silence impuissant.  Un silence qui jusqu’à ce jour invite plus d’un observateur de la scène politique africaine à se demander si cette organisation panafricaine ne serait en réalité qu’une association typiquement folklorique des pays africains ? Et  semble – t – il avec raison ! Sinon,  comment justifier la présence de l’OTAN en Libye ? Ou encore celle de Licorne en Côte d’ivoire ? Ou alors,  veut – on nous faire croire que l’Afrique après cinquante d’ans d’indépendance n’a toujours pas les moyens de mettre sur pied une force capable de maintenir la sécurité de ses citoyens ? À supposer qu’on en est pas assez ; pourquoi même sur le plan diplomatique aucune résolution claire n’a été adoptée par cette institution qui se dit pourtant régionale ?  Reconnaissons que nous sommes dans un monde où seuls les plus forts décident ; mais aussi, il convient de se mettre en idée que seule l’audace sortira l’Afrique de la position actuelle.

Ce mutisme de l’union africaine peut bien aussi s’expliquer par le fait qu’aucun président ne jouit d’aucune légitimité dans son propre pays. Car,  il est impossible à un poisson de voter une loi en faveur de l’achat des hameçons pour les pêcheurs. L’union africaine ne sera efficace qu’au jour où elle cessera d’être le syndicat panafricain des dictateurs. Seulement, le peuple africain et les intellectuels se doivent de s’insurger contre cet état de chose ; sinon !