Les nouvelles propositions de Nicolas en matière de sécurité ont beau choquer beaucoup de Français attachés à la liberté, elles n’en provoquent pas moins un certain malaise à gauche.

Comment réagir, voilà la question ?

Comment dénoncer les mesures liberticides sans tomber dans l’angélisme ?

Si Marine Le Pen a beau jeu de prétendre que Sarkozy fait du « play-back », on comprend que le Parti Socialiste soit plus gêné pour contre-attaquer. La leader du FN est hilare : Sarkozy vient de franchir  le pas, il a associé la délinquance à l’immigration. Il a épousé les thèses du Front National. Elle n’a plus qu’à rappeler que l’original est toujours mieux que la copie pour rafler la mise.

Le PS dit qu’il ne veut pas se laisser entraîner dans cette polémique, mais a-t-il le choix ? La gauche a toujours été accusée de laxisme et c’est ce qui a fait perdre Jospin en 2002.

La gauche ne doit pas nier les problèmes de sécurité, mais elle doit faire des propositions. Il faut rappeler que c’est bien Sarkozy qui est au pouvoir depuis 8 ans et que si le problème n’est pas résolu, il est le premier responsable.

Ce qui est étonnant, c’est que le PS semble avoir une attitude défensive en corrigeant les contre-vérités de Nadine Morano, par exemple. Sans se démonter, elle affirme qu’Elisabeth Guigou a renforcé la déchéance de nationalité en l’étendant aux personnes qui font des actes de terrorisme. Ce qui est faux  puisque c’est en 1996 que ce renforcement de la loi a eu lieu.

On en arrive à une situation aberrante : le gouvernement lance une énormité et vient dire avec un aplomb extraordinaire, « la gauche avait fait ça avant nous ».

Le PS doit attaquer, montrer les mauvais résultats depuis 2002, évoquer la diminution des effectifs de policiers, la suppression de la police de proximité, montrer que ce ne sont pas des caméras qui protègent les personnes …

Voilà ce qu’en dit Mazarine Pingeot dans le Nouvel Observateur : 

 

« Lorsque ce même Xavier Bertrand brocarde les socialistes et leur supposée position sur la sécurité par ces mots « Jamais nous ne cèderons un pouce de terrain à la violence, à l’ultra-violence », il sous-entend que les partis adverses seraient tout à fait ouverts à cette possibilité. Mais qui peut croire que qui que ce soit, de gauche comme de droite, accepte l’ultra-violence ? Qui peut croire que socialistes, communistes, ou autres, n’ont qu’une idée en tête, tolérer l’ultra-violence par anti-racisme ? »

Que dire de plus ?