Malgré la libération de Rodrigo Granda, un des chefs des Farc aux mains de la justice colombienne qui fut relaxé suite à l'intervention de Nicolas Sarkozy, et d'environ deux cents guérilleros, le groupe terroriste qui retient madame Ingrid Betancourt depuis février 2002 n'a pas modifié ses exigences et refuse toujours l'échange de prisonniers.

Après sa libération, Rodrigo Granda qui n'a pas été reconnu comme négociateur, ou comme ambassadeur, par les Farc, est parti à Cuba. Il faut savoir que cette personne est sous le coup d'un ordre d'arrestation international lancé contre lui par le Paraguay, où il est accusé de l'assassinat de la fille de l'ancien président de la République.

De leur côté, les Farc réclament toujours la libération de tous leurs prisonniers, c'est-à-dire cinq cents retenus en Colombie et une vingtaine détenus aux États-Unis, ainsi que le départ des forces armées colombiennes de deux municipalités sous prétexte de créer une zone d'échange, mais qui est en fait un couloir qui leur est essentiel pour le transport d'armes et de cocaïne.

Si les intentions des Farc étaient réellement de vouloir procéder à un échange de prisonniers, ils auraient accepté la proposition du Brésil qui avait offert son territoire pour la création d'une zone de sécurité et de rencontre, et ils n'exigeraient pas la libération de prisonniers détenus aux États-Unis alors que ce pays a toujours affirmé qu'il ne négociait pas avec des terroristes.

Comme on le voit, la situation semble bloquée, d'autant plus que les Farc semblent incapables de prouver que madame Ingrid Betancourt est toujours en vie, et surtout depuis que le Haut Commissariat aux droits de l'homme s'oppose formellement à la libération des prisonniers membres des Farc par les autorités colombiennes, ce qui, selon cette instance, donnerait un sentiment d'impunité aux terroristes et ne pourrait que les encourager sur la voie des enlèvements de personnalités politiques ou civiles.