Info Flash – Flash: RIP?

Flash le bien aimé, présent dans les MacBooks des fameux designers et webdesigners, ces créatifs qui viennent rajouter une touche d’émotion au travail de mise en forme effectué par les développeurs. Main dans la main celui qui modélise puis construit et celui qui possède la fibre artistique vous ont permis d’obtenir des applications qui ne vous repousseraient pas dès les premières secondes d’usage. Mais bien que Flash puisse se contenter d’être le vecteur de l’émoi tant dans de petites animations ou dans un site web entier (malheur à ceux là, vous comprendrez pourquoi par la suite), il s’avère également disposer d’un côté pratique dès lors qu’il vous offre la possibilité de regarder une émission (mise à disposition sous le format FLV soit l’abréviation de Flash Video) en streaming (c’est à dire le téléchargement de segments de médias, stockés de façon temporaire et devançant votre lecture, donnant ainsi selon votre débit l’impression de consulter un média stocké sur votre disque dur ou tout autre support physique, c’est à dire avec une totale fluidité. A noter que même si le stockage est provisoire, il s’agit d’un téléchargement qui peut donc aller à l’encontre de droits d’auteurs). Dans le registre des émotions nous retrouvons également les montés d’adrénaline, les gouttes de sueur sur le front, des heures à matraquer sa souris pour démolir le visage d’un employer de bureau modèle (cf. le fameux BaffOtron), pas très catholique mais ça détend. Flash s’octroie en effet une place dans l’univers du jeu vidéo avec de petites applications 2D directement jouables dans un navigateur web. L’envie pourrait être le dernier péché, ou la colère, cette dernière que vous éprouvez face aux nombreux ou trop nombreux bandeaux publicitaires disposés ici et là sur vos sites web favoris (petite astuce au passage, utilisez AdBlock Plus pour les désactiver, il s’installe comme complément de Firefox). Vous l’aurez remarqué, Flash est devenu une technologie omniprésente depuis 1996, date de sa mis en oeuvre, la preuve étant que 85 des 100 sites les plus fréquentés l’utilisent. Ce temps est fini.

On sait que Microsoft a peu de leçons à donner en question d’omniprésence, de monopôle, la justice américaine pourrait le lui rappeler, pourtant, accompagné d’Apple, leur ennemi juré, voilà qu’on les retrouve dans un combat où leurs différents se sont estompés, les voici partis en guerre contre une technologie qu’ils considèrent comme dépassée et dont ils ont juré de faire la peau.

Il est un fait, nombreux sont les utilisateurs qui en souhaitant regarder une vidéo sur Youtube ou tout autre service de streaming utilisant du Flash ont rencontré un effet inattendu, une consommation de plus de 50% du CPU (le processeur) ou encore, des freezes (un système d’exploitation ne répondant plus). L’éditeur de Flash, Adobe n’a pu s’en cacher bien longtemps. Quand on sait que l’usage du CPU conditionne l’autonomie sur batterie et qu’Apple a eu quelques faiblesse dans ces derniers modèles, la question a été tranchée à vif. Apple qui avec ses tablettes Ipad occupe plus de 70% du marché a dit stop au Flash intégré dans ses nouvelles machines.  Microsoft émit dans le même élan l’idée d’interdire son usage en tant que complément d’Internet Explorer 10 sur ses futures tablettes basées sur Windows 8. Vous imaginez déjà le ras de marée.

Malgré des efforts en terme de réduction de la consommation mémoire et CPU, malgré l’usage de solution matérielles de plus en plus performantes proposant aujourd’hui d’utiliser la carte graphique pour détourner la charge processeur (ne cherchez pas, votre netbook n’en est pas doté), Flash et sa renommée s’effritait, faisait effet poids mouche face à ses détracteurs. Et quand ils perdirent le marché Android, c’est à dire le système d’exploitation pour PDA et smartphones deGoogle, l’arrêt de mort fut signé. Ce dernier lui préférant la nouvelle version du HTML (le langage de structuration des pages web), la version 5 inscrivant des balises multimédia, le glisser-déposer, …et ceci avec l’avantage indéniable de ne pas nécessiter l’installation d’un plug-in (un petit programme complémentaire venant s’inscrire dans votre navigateur web pour ajouter des fonctionnalités, prises en charge de contenus), tant en terme de facilité que de dépendance. Ce ne fut pas la modification de la loi portant sur les droits d’auteurs qui levait l’interdiction d’installer Flash sur les OS d’Apple et Microsoft qui pu le sauver, ni même le fait que HTML5 ne soit encore déployé qu’en version Beta (notamment des vidéos HD sur Youtube) .

Aujourd’hui Adobe arrête le développement de Flash Player sur les navigateurs mobiles, peut être bientôt sur PC ? pour se recentrer sur les jeux vidéos, déjà présent dans les solutions 2D, c’est maintenant la 3D et … le HTML5…nombreux sont les designers et webdesigners qui doivent s’indigner, le développeur que je suis les comprend mais quand on prône aux clients la dématérialisation, le changement de leurs habitudes il faut accepter de nous même devoir évoluer, et on ronchonnera comme tout le monde mais on y passera. Il pourront se satisfaire tout de même du développement de convertisseurs qui offriront la possibilité de pondre du HTML5 à partir de Flash, de quoi faire durer un peu l’agonie .

Trop lourd, instable, réduisant l’autonomie sur batterie, nombreux ont été les mots pour enterrer une technologie qui a pourtant en son temps permis une nouvelle interactivité avec le navigateur web (pensons aussi à Windows XP dont la fin de vie approche, une petite larme), le temps de la souris s’efface peu à peu laissant de plus en plus la place au tout tactile, une vision qui devancait Flash de plus d’une dizaine d’années, avoir duré autant, déjà un exploit.