La plupart des partis politiques disent vouloir prendre des mesures pour réduire l’immigration, surtout clandestine, et des formations comme le Front national ou l’aile copéiste de l’UMP, clament qu’elles juguleront l’immigration non-communautaires. Avec surtout des mesures inspirées de celles en passe d’être adoptées au Royaume-Uni, mais absolument pas en rendant non-rentable l’emploi d’un clandestin, ou en imposant l’embauche de « nationaux » comme en Arabie saoudite.
Que s’est-il passé sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy en matière d’immigration ? Le plus flagrant a été que, dès qu’un grand restaurant, par exemple, se faisait pincer pour n’employer hors-salle pratiquement aucun ressortissant de l’Union européenne, indulgence et mansuétude ont été la règle et non l’exception (et surtout pas pour des raisons humanitaires).
Plus discrètement, dans des secteurs employant de la main d’œuvre non-communautaire, et des entreprises moins connues du public, en cas d’emploi de clandestins, si le ou les patrons sont des Français (ou des Européens par ailleurs en règle), des accommodements étaient souvent trouvés.
Pourtant, en 2009, Xavier Darcos et Éric Besson crachaient-juraient qu’ils allaient sévir. Sévir durement, oui, mais « bientôt ». Selon les ministres d’alors, « s’il est avéré que l’activité de l’entreprise est construite autour du travail illégal ou de l’emploi de travailleurs étrangers sans titre de travail, on pourra fermer administrativement cette entreprise » (X. Darcos) et il serait décrété « l’inéligibilité à tout appel d’offres public ou privé de toute entreprise qui aurait employé des sans-papiers » (É. Besson).
Fin 2011, un décret passait enfin. L’exclusion des appels d’offres devenait « provisoire », la fermeture administrative ne dépassait plus « trois mois », et on ne se souvient pas vraiment avoir vu de telles mesures défrayer la chronique.
En revanche, fin décembre dernier, Finau Maka, ancien rugbyman du Stade toulousain, originaire des îles Tonga, écopait de deux petits milliers d’euros d’amende pour avoir, quatre ans durant, asservi un Tunisien. Eh, il ne faut pas désespérer le patronat.
D’ailleurs, dès l’annonce des mesures en 2009, les organisations patronales demandaient une application adoucie, au cas par cas, en avançant que l’entreprise ne pouvait pas être tenue responsable de l’authentification des vrais-faux et faux-vrais papiers présentés (souvent de simples photocopies suffisent).
A-t-on entendu le Front national ou les divers courants « forts » de l’UMP demander des sanctions visant non pas les entreprises elles-mêmes, mais les patrons, soit qu’ils soient obligés de vendre leurs biens, leurs maisons, leurs voitures, et vider leurs comptes pour régler des amendes ?
Non, pas vraiment, au contraire, comme au Royaume-Uni, il s’agit de faire cotiser les immigrés non-communautaires davantage et plus longtemps avant qu’ils puissent bénéficier de prestations sociales telles que l’accès aux soins (même en cas d’accident du travail camouflé en accident de la vie privée). C’est tellement plus simple…
L’Arabie saoudite vient de prendre une mesure radicale, condamnant, non pas à l’aide au retour mais à l’expulsion pure et simple, des milliers de travailleurs, pour la plupart des Indiens. Des centaines s’entassent déjà dans les avions à destination du Kerala, région dont sont originaires quelques 570 000 employés travaillant en Arabie Saoudite.
D’une part, la loi Nitaqat oblige tout employeur employant dix étrangers d’en licencier un pour embaucher un Saoudien, d’autre part, il est désormais interdit d’affecter un étranger à un autre poste que celui pour lequel il a été embauché (comprenez : d’en faire un corvéable à merci).
Il n’est pas question de couper la main, de lapider, de décapiter un patron contrevenant pour ensuite exposer son corps crucifié, mais les sanctions seront lourdes et strictes.
Et pas question d’employer fictivement le frère, le cousin, le cousin du gendre saoudien du patron : ce sera direct les menottes, la garde à vue, l’emprisonnement (enfin, peut-être pas pour les princes et autres cheikhs et émirs).
Sanctions considérablement durcies
Qu’a fait le gouvernent Ayrault dès la fin juin 2012 ? Durcir très sévèrement les sanctions antérieures non appliquées la plupart du temps. Ce sera cinq ans de prison, une amende renforcée de 15 000 euros par salarié, l’obligation de pouvoir à ses frais de reconduite dans le pays d’origine (dur, dur, s’il s’agit d’un Sud-Africain, d’un Birman, d’un Argentin), et de verser cinq fois plus d’indemnités que précédemment.
L’entreprise pourra être fermée au point de conduire à sa liquidation, mais en cas de récidive dans les cinq ans, l’employeur, en sus des peines classiques, devra verser près de 90 000 euros supplémentaires. Espérons qu’il s’agisse bien de l’employeur, et non de sa société.
Avez-vous entendu l’UMP, le FN, féliciter le gouvernement pour ce durcissement ? Cette fois, d’ailleurs, le patronat, alors que l’UMP surenchérissait sur la lutte contre l’immigration, s’est fait très, très discret. Eh, l’UMP agitait encore, surtout avec Copé, la Droite forte, le chiffon rouge de l’immigration incontrôlée. Et puis, pas question de dire que Hollande était encore sévère que Sarkozy, et le déplorer, sans passer pour des faux-culs.
En revanche, les immigrés en situation régulière rapportent à l"État (souvent davantage que les Français) davantage qu’ils ne coûtent, soit près de 50 milliards d’euros par an versés en allocations diverses, mais aussi plus de 60 milliards collectés en cotisations, impôts et taxes diverses : le gain serait en fait proche de 12 milliards.
D’où, aussi, les divergences d’approches.
Mais il faut surtout se méfier des retours de bâton. Les Espagnols forment à présent la deuxième communauté étrangère du Maroc, après les Français (employeurs et retraités surtout). La raison en est simple : le nombre d’Espagnols actifs au Maroc a été multiplié par quatre entre 2003 et 2011, et c’est loin de se tarir. En fait, plutôt que d’aller travailler pour 400 euros mensuels en Allemagne, mieux vaut tenter Maroc ou Tunisie : la vie y est bien moins chère.
Maxime Tandonnet, haut fonctionnaire conseiller de la présidence Sarkozy en matière d’immigration, déclare à présent à Atlantico : « en France, il serait grand temps de dépasser des clivages artificiels pour définir les bases d’une politique migratoire raisonnable, privilégiant l’aide au développement, la limitation effective du flux migratoire au regard des capacités d’accueil en particulier sur le marché du travail et le respect de la loi sur l’entrée et le séjour. ».
Que ne l’exprimait-il pas auparavant ! Était-ce vraiment en raison de son devoir de réserve ?
Une approche sociétale biaisée
Quant aux conséquences sociétales de l’immigration, notamment d’un point de vue sécuritaire, l’approche est très souvent biaisée.
France-Soir, début 2012, sur la base d’une étude de l’Observatoire national de la délinquance fondée sur des statistiques policières, rapportait que : « En 2011, près de 306.000 personnes ont été « mises en cause » par la police et la gendarmerie en France pour des vols, avec ou sans violence, ou pour un délit de dégradations. Les étrangers ont représenté 17,3% d’entre elles. Pour les violences aux personnes, point noir de la délinquance depuis quelques années, cette part est de 12,4%. Entre 2006 et 2011, toujours selon l’ONDRP se basant sur les statistiques officielles, “la part des étrangers mis en cause pour les atteintes aux biens”est passée de 12,8% à 17,3%. Elle est en revanche en baisse, sur cinq ans, pour ce qui est des violences et menaces (hors vol), passant de 14,2% à 12,4%. ».
Ce qui révèle bien que l’essentiel de la délinquance reste le fait de Françaises et Français. De souche ? Pas forcément. Pas mal d’Italiens, d’Espagnols, de Polonais, &c., de seconde, troisième, &c., génération, sans aucun doute. Et aussi quelques hooligans britanniques ou autres au nombre des étrangers. Mais quand même : salauds de Français.
De plus, comme aux États-Unis où pratiquement toutes les études démontrent que Noirs et Latinos finissent davantage en prison pour des délits mineurs (ou, pour les femmes, des ripostes aux violences conjugales) que les Blancs, lesquels bénéficient d’autres mesures que l’emprisonnement (quand ce n’est pas de simples amendes ou rappels de la loi), on peut se demander ce qui se passe en France. Certes, quand un Depardieu passe au tribunal, on en fait grand cas, quand c’est un Dupont-Durand, cela passe inaperçu.
Si les contrôles « au faciès » ne visaient que les blondes et les blonds (à l’exclusion des roux, des brunes, des châtains, &c.), rien que pour la possession de stupéfiants, il y aurait peut-être de quoi inverser les statistiques. Ce qu’un Obertone se préserve bien de supputer.
En attendant, avec la montée généralisée de la précarité, même si un pauvre ne passe pas forcément à la délinquance (enfin, les cas de défauts d’assurances vont certainement progresser), qu’on se rassure : la part des infractions, crimes et délités du fait des immigrés va se tasser.
Au fait, depuis que les patrons employant des immigrés en situation irrégulière risquent cinq ans d’emprisonnement, combien sont en détention pour cinq ans ? On attend avec impatience que l’UMP et le Front national se penchent sur la question. Et protestent véhémentement contre le laxisme des magistrats, comme par le passé.
[b]L’esclavagisme n’est pas que pour certains pays du golfe ou de méditerranée, ce serait un coup dur pour certaines personnes sans scrupules …[/b]