Ainsi donc les troupes américaines quittent l’Irak.

Devoir accompli ? On aimerait s’en persuader.

Ils sont partis de nuit, en catimini, comme ils l’avaient déjà fait au Vietnam.

Et ils laissent un pays exsangue, sans gouvernement stable, en proie à la violence quotidienne.

Bien sûr, 50 000 soldats US vont rester pour former l’armée irakienne, mais ils partiront fin 2011.

Bien sûr, ils ont capturé et exécuté Saddam Hussein. Mais, plus de 4 000 jeunes Américains y ont laissé leur vie (8 347 soldats de la coalition internationale) et on ne peut pas compter le nombre d’Irakiens morts depuis 2003. Certains avancent le nombre effrayant de plus de 100 000 victimes civiles voire beaucoup plus.

« Un des buts de guerre était d’établir un régime stable et pro-américain. Cela n’a toujours pas été atteint.»«Une démocratie incertaine vaut toujours mieux qu’une dictature sanglante» déclare André Glucksmann avec un certain cynisme.

Cinq mois après les élections, il n’y a toujours pas de gouvernement. La querelle qui existe entre les sunnites et les chiites ne demande qu’à se rallumer.

Heureusement les ressources en pétrole pourraient permettre d’améliorer le sort des Irakiens mais cela suppose une remise à niveau des infrastructures.

Une certaine aisance matérielle pourrait freiner les conflits. Seuls les Kurdes peuvent s’estimer bénéficiaires après ce conflit.« Les conditions pour un glissement vers de nouvelles violences sont réunies, notamment en cas de retrait total des forces américaines fin 2011. » affirme le géostratège Gérard Chaliand.

3 000 milliards de dollars engloutis pour un aussi piteux résultat. Peut-on en vouloir à Obama ? Il tient sa promesse et il a toujours été opposé à cette guerre. Mais, le mal était fait, il fallait finir le travail. On ne peut pas dire « Voilà, j’ai tout cassé, maintenant débrouillez-vous ! »