Est-il maudit ce pays ou est-ce le prix à payer pour son laxisme dans certains domaines ? Le Liban a à son actif, des réserves inépuisables de pluies d’obus, de mines anti-personnelles, de bombes, de roquettes avec sans doute la position en première marche du podium pour la palme de la plus grande catastrophe écologique en Méditerranée : bombardement par Israël de la centrale électrique de Jiyé en ce funeste 14 juillet 2006, situé à 25 km du sud de Beyrouth, déclenchant ainsi la première marée noire en mer fermée accompagnée de l’incendie des réservoirs cracheurs de nuage noir toxique. A son palmarès aussi des bases et des bases militaires contaminées par des résidus d’explosifs, de carburants sans oublier ses terres du sud, jadis gorgées d’eau et de soleil, meurtries par les bombes à sous munitions les rendant infertiles.

 Aujourdhui, les effets des changements climatiques auxquels s’ajoutent abus et non assistance à environnement en danger se font resssentir dans toute la région qui ne parvient à se départir de ses températures estivales, de son soleil radieux en ce mois de décembre. Pas même une goutte de pluie pour irriguer cette malheureuse terre craquelante de sécheresse de ce pays bordé à l’ouest par la méditérranée et qui se targue d’être le mieux loti parmi ses voisins fort de quarante cours d’eau, deux mille sources et de nombreuses cascades résultant de la fonte de neige. Pris au dépourvu par cette sécheresse alarmante, impuissants à réagir, au Liban, dignitaires musulmans et clergé chrétien ont appelé les fidèles à faire des prières collectives pour implorer Dieu d’expier leurs fautes et de faire la pluie. A Jérusalem, au mur des lamentations, des rabbins en ont fait autant. En Jordanie aussi, ils ont prié. Le plus beau, eut lieu juste le temps de la prière dans un village de Cisjordanie où, chrétiens, juifs et musulmans se sont retrouvés pour s’adresser au Créateur…

 

C’est dans un climat de surtensions politiques, aggravé par cette sècheresse et comme pour enfoncer encore plus le clou dans le désastre écologique, que du nord au sud, d’est en ouest, des régions du Liban ont pris feu. Des forêts parties en fumée emportant de beaux vieux pins. Dans certains sites en proie aux flammes comme Wadi Chahrour, des habitations sont menacées.  Plus de 120 sinistres sévissent que, manque de moyens, chaleur et vent propagent à grande vitesse. Des oliviers vieux de plus de cent ans ont péri. Les hélicoptères survolent les zones sinistrées mais l’extinction des feux s’avère laborieuse du fait de l’abscence d’équipement suffisant. La Turquie vient à la rescousse avec les deux bombardiers dépêchés la semaine dernière pour dépanner Israël. La Jordanie et l’Espagne devraient apporter leur contribution.

 

D’après les autorités, l’origine de ces incendies pourrait être d’origine criminelle. Curieusement, la tragédie libanaise coïncide avec la fin de celle survenue sur le Mont Carmel au nord d’Israël qui a coûté la vie à 40 personnes. Loi de la série de l’enfer apocalyptique ! Peut-être qu’en filigrane, derrière ces désastres se cachent des signes à saisir dans la méditation ? Heureusement, la pluie salvatrice de ces dernières heures est venue mettre un terme à ce cauchemar.