Ile de Wight 70, j’y étais.

Le vendredi 30 juillet, Arte diffuse un documentaire intitulé « From Wight to Wight ». Je souris en lisant l’article de Télérama qui parle de cette émission.

« On ne va pas au festival de l’île de Wight, qui chaque année depuis 2002, rassemble quelques dizaines de milliers de personnes, sans penser aux hippies qui quarante ans plus tôt débarquèrent sur ces mêmes collines verdoyantes ».

Je n’étais pas un hippie en ce jour d’août 1970 où je posai le pied sur cette île en compagnie de milliers de barbus chevelus venus assister à la grand-messe du rock et de la pop. Je me souviens encore, 40 ans après, de cette émotion ressentie sur le bateau à la vue de l’île mystérieuse où nous allions passer cinq jours de musique presque non-stop.

L’enceinte où avait lieu le festival était entourée d’une haute palissade pour empêcher la resquille.

A l’intérieur, nous dormions à même l’herbe humide en cette fin d’été, uniquement recouverts d’une couverture.

Sur la scène, le plus extraordinaire show qui se puisse rêver. On ne pouvait se douter que Jimi Hendrix livrait là son dernier spectacle. Je partage cette impression de la chanteuse Mélanie quand elle dit :

« A l’époque, il y avait cette idée de communauté, il s’agissait d’être ensemble. Peu nous importait ce qui  se trouvait sur scène. »

Pourtant, sur scène, quel casting. Rien que des légendes, de Hendrix en passant par les Moody blues, Les Who, les Doors et Supertramp … Le duel au sommet entre les Who au sommet de leur art avec un «my generation» époustouflant et Hendrix fut d’anthologie. Jimi semblait toujours proposer un brouillon imparfait et nous laissait espérer qu’un jour il nous donnerait enfin la version parfaite.

Il était difficile de tout apprécier car nous finissions par nous endormir, ivres de fatigue malgré le vacarme. Et quand, le lundi 2 septembre à l’aube, Richie Heavens lança ses derniers râles, la pluie sembla nous dire « c’est fini ! ». Avec 600 000 anonymes ravis, nous avons regagné les côtes anglaises dans des ferries bondés.

Lisez cet autre témoignage   

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