Le sondage interdit !

 

Il est des personnes sacrées intouchables, au dessus des autres, effleurer leur nom est passible de prison, même un sondage qui est favorable à leur Roi est interdit.

Dans quel pays me direz-vous, au Maroc et on n’y rigole pas. Ce serait en Arabie Saoudite, en Iran, en Chine,…. voire en Tunisie ou en Algérie, mais au Maroc, je n’y aurais jamais cru. Le Français n’est elle pas leur seconde langue, mais seulement pour parler, pas pour appliquer sa démocratie.

Tester la popularité d’un Roi est une entreprise hasardeuse, pourtant en occident, c’est une chose courante, constante. Il faut dire que chez nous un président peut changer, mais un Roi impossible. Le Roi est Roi à vie et cela quelque soit le bien ou le mal que l’on pense de lui. Chez-nous un président doit savoir s’il tient bon la corde, au Maroc ou ailleurs dans ces pays fréquentables pour les touristes ou il y a du soleil, et ou les habitants sont accueillants, l’hospitalité n’est pas un vain mot, le Roi ou le Chef Suprême n’en à que faire s’il est bien ou mal perçu par son peuple.

C’était à l’occasion du dixième anniversaire de l’arrivée au pouvoir de Mohammed VI, cet hebdomadaire indépendant «TelQuel», voir ici, le premier magazine du Maroc, s’est pourtant lancé dans l’aventure au ton critique a commandé un sondage à l’échelle nationale pour savoir ce que les Marocains pensent de leur Roi !

Une grande première dans l’ensemble du Maghreb et du monde arabe. C’était pourtant aller trop loin. Samedi 1er août, à Casablanca, le ministre marocain de l’intérieur, Chakib Benmoussa, a fait saisir le dernier numéro de «TelQuel» et sa version arabophone, «Nichane», à l’imprimerie, et a fait détruire 100.000 exemplaires.

Motif, «La monarchie ne peut être mise en équation, même par la voie d’un sondage», comme l’a déclaré le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication, Khalid Naciri», Le Monde.fr ici.

 

Un crime de lèse-majesté.

Ils auraient enfreint le code de la presse, «un ensemble d’articles enfreignant les dispositions légales en vigueur».

Mais de plus, le journal «Le Monde» est interdit de vente au Maroc depuis le 3 août pour avoir publié «Le sondage interdit».

 

La liberté de la presse a encore du chemin à faire et pas seulement au Maroc.

 

Mais, ce qui est bon me direz-vous c’est que l’on a essayé, c’est un premier pas, une brèche dans laquelle d’autres peuvent s’engouffrer.

Les questions posées, Le roi, homme d’affaires. Le roi, personnage sacré. Le roi et son protocole d’un autre âge……

Elles ont été posées, de la fin juin au début juillet, à un échantillon représentatif de la population marocaine, par une équipe d’enquêteurs professionnels de LMS-CSA, filiale au Maroc de l’institut de sondages Français CSA. Le Monde a souhaité s’associer à cette entreprise.

Je suis allé deux fois au Maroc faire un trek donc dans les montagnes et le désert et quand je lis que le sondage est favorable au Roi, les sondeurs ne sont pas allés dans ces régions que nous les trekkeurs fréquentons. Évidemment dans les grandes agglomérations Rabat, Casablanca, Marrakech et autres grandes villes leur population n’est pas misérable comme celle que j’ai rencontrée, c’est le jour et la nuit. En fait, il faut aller dans ce que l’on nomme le Maroc profond pour avoir une opinion des conditions de vie de ces Marocains. Mais, ils ne sont pas les seuls c’est partout la même chose dans beaucoup de pays, et même je peux dire qu’en Europe il est des pays que je ne nommerais pas qui ont des disparités flagrantes entres leurs régions.

En fait comme l’écrit le Monde.fr les Marocains parlent peu de leur Roi, pourquoi ? Leur Roi est sacré et comme tel il n’est pas remis en cause et on l’aime par ce qu’il est Roi le descendant de la dynastie Alaouite depuis le XVIIème siècle, originaire de Talifet et descendant d’Ali, voir ici .

Les armoiries du royaume du Maroc.

 

En fait, beaucoup de Marocains estiment que leur pays est démocratique, et l’on peut dire sans exagération pour en avoir discuté avec eux, qu’ils pensent que trop de démocratie serait la porte ouverte à toutes les dérives.

 

Plus surprenant,

la grande majorité des Marocains qui qualifient la monarchie «d’autoritaire emploient ce mot non comme un reproche mais… comme un compliment !»

«Bien sûr que notre monarchie est autoritaire, et tant mieux ! Ont-ils déclaré aux enquêteurs. Mieux vaut que le pouvoir soit entre les mains du Roi qu’entre celles des élus corrompus qui ne pensent qu’à leurs intérêts !».

Un jugement cruel pour la classe politique et le gouvernement, lesquels sont privés, soit dit en passant, de la marge de manœuvre dont ils auraient besoin pour faire leurs preuves face à une monarchie absolue et omniprésente, «le Monde.fr».

Beaucoup, pensent que le terrorisme et la criminalité impliquent un régime fort qu’ils nauraient peut être pas dans une démocratie, et leur Roi a leur confiance. Le seul bémol reste la pauvreté.

 

La pauvreté en question sur Al-Oufok, le site du mouvement démocratique arabe ici.

Le sondage montre cependant que les Marocains sont très réservés sur l’action du Roi dans la lutte contre la pauvreté et sur la réforme du code de la famille. Concernant la pauvreté, ils sont 37% à penser que la situation s’est améliorée dans les dix dernières années, mais également 37% à juger qu’elle n’a pas évolué, tandis que 24% d’entre eux estiment qu’elle s’est aggravée.

Mais les critiques les plus sévères qu’enregistre le Roi portent sur la Moudawana, ce nouveau code de la famille qui, depuis 2004, fait des Marocaines les égales des hommes, sauf en matière d’héritage.

Surprise ! Presque un Marocain sur deux estime que le roi est allé trop loin dans sa volonté de libérer les femmes. Que celles-ci n’aient plus besoin d’un tuteur pour se marier, qu’elles puissent désormais réclamer le divorce (une prérogative jusque-là réservée aux hommes), et que la polygamie soit rendue dans les faits impossibles, tous ces acquis sont loin de soulever l’enthousiasme.

C’est encore un peuple trop machiste et qui n’est pas mûr.

Seuls 16 % des Marocains pensent que leurs femmes devraient avoir encore plus de droits.

Le roi Mohammed VI

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