Il serait temps de suivre la consigne

Depuis longtemps, les Québécois sont reconnus comme étant de grands «fêtards». En effet, notre consommation d’alcool est évaluée comme étant assez importante, surtout en comparaison de nos voisins les Ontariens. Peut-être cela nous vient-il de nos ancêtres français? Toujours est-il que la Société des Alcools du Québec (SAQ) estime sa vente annuelle à 170 millions de bouteilles de vin et spiritueux. Ce nombre astronomique décèle un autre problème : le refus de la SAQ face à une consigne. Le Québec reste, avec le Manitoba, la dernière province à refuser de contraindre son vendeur d’alcool à adopter une consigne.

Recyc-Québec, la société d’État s’occupant du recyclage, a déjà publié des chiffres concernant la récupération des bouteilles de vin : seulement 49% se retrouverait dans le bac bleu. Le reste des bouteilles serait simplement jeté à la poubelle. Il ne reste donc que la moitié de bouteilles de verre qui sont recyclées, mais, mauvaise nouvelle : selon la Ville de Québec, les tessons de verre contamineraient le papier et nuiraient à l’efficacité et au fonctionnement des machines de tri.

La solution idéale?

Consigner les bouteilles là où elles sont vendues, c’est-à-dire, à la SAQ. Comme la vente d’alcool est gérée par une société d’État, ne serait-il pas simple pour le gouvernement de contraindre cette société à consigner ses produits? Mais celle-ci préfère remettre la responsabilité entre les mains de la collecte sélective, et verser un bon montant d’argent «compensatoire». Pourtant, on a déjà la preuve du bon fonctionnement de la consigne instaurée en 1984, concernant les cannettes et bouteilles de verre brun. D’ailleurs, l’Ontario, qui a été la dernière province à mettre une consigne en place, estime que 80 millions de bouteilles de verre seront annuellement détournées des sites d’enfouissement. Pourtant, le taux de recyclage des bouteilles d’alcool des Ontariens dépassait le notre, s’élevant à 68%.   La SAQ fait lentement mais sûrement des progrès, tels que l’arrêt de la distribution de sac non-réutilisables. Mais le verre est une matière recyclable à l’infini. Pourquoi ne pas se rendre à l’évidence, et suivre l’exemple de nos voisins? Les Québécois sont fêtards, mais je suis convaincue qu’ils savent se montrer tout aussi responsables.

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