L’Afrique du nord et le monde arabe en général sont secoués depuis quelques mois par des mouvements de contestation populaire qu’il convient à ce jour d’appeler « révolution arabe ». Un soulèvement qui fait suite aux multiples oppressions qu’ont longtemps enduré les habitants de cette partie du monde. Même des pays dont on qualifiait l’appareil sécuritaire de très attaché, n’ont pas pu résister à ce grand vent.
Souffrant presque des mêmes maux, plusieurs observateurs n’ont pas hésité à prédire l’effet domino que pouvait entrainer cette contestation sur le reste du continent africain. Alors, sans toutefois réfuter catégoriquement les analyses de ces experts, il convient très rapidement de se poser un certain nombre de questions : le Maghreb et l’Afrique subsaharienne ont – ils les mêmes préoccupations ? Ont – ils les mêmes visions ? Où se trouvent les différences et les similitudes ? Comment une telle chose pourrait réussir en Afrique noire ?
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Le Dieu des dictateurs n’a jamais pris un congé aussi long comme celui de cette année ; vous dira un spécialiste de la science politique ! D’ailleurs, Ben Ali et Hosni Moubarak ne le démentiront jamais ; eux, qui après de longues années de pouvoir sans partage ont comme dans un théâtre fuis leurs luxueux palais en catastrophe et parfois en plein jour.
La Tunisie et l’Egypte sont à ce jour les seuls à avoir mené jusqu’à bon port leur révolution ; le Yémen, le Bahreïn, la Lybie et les autres n’ont pas eu la chance ou alors peut – être suffisamment de forces pour détrôner leurs dictateurs ; Car renverser un tyran ayant passé presque toute sa vie au pouvoir n’est pas une chose donnée. Cependant, il convient tout de suite de saluer le courage, la détermination et la bravoure du peuple arabe qui a enfin en cette année 2011 compris que le prix de la liberté est inestimable. D’ailleurs, plusieurs défenseurs des droits de l’homme après la chute de Ben Ali et de Moubarak n’ont pas hésité à exprimer leur vœu de voir ce vent de la liberté soufflé sur tous les dictateurs du monde, notamment ceux de l’Afrique subsaharienne ; toute chose qui nous a semblé quasiment impossible, en ce sens que la culture, les aspirations et surtout les contextes ne sont pas les mêmes dans ces deux régions.
La culture arabe est une culture qui relativise presque la mort, alors qu’en Afrique subsaharienne, la mort est un pire cauchemar ; aussi, la solidarité est très vive chez les arabes, contrairement à l’Afrique noire où le tribalisme est pratiquement encouragé par les systèmes en place ; toujours, même parlant de la fibre patriotique, il faut dire que l’Afrique subsaharienne ne l’a toujours pas dans son corps !
On sait aussi quels rôles ont joué les technologies de l’information et de la communication et l’internet principalement dans la mobilisation des foules ; comment cela se rendra possible dans un pays comme le Cameroun, la Cote d’ivoire, la guinée équatoriale… où l’accès à internet n’est réservé qu’à une minorité de personnes ? Plus loin, les gens même ayant accès à internet – les femmes pour la plus part- y vont surtout et surtout pour se trouver des maris « blancs » sur des sites de rencontre ! Donc pas de temps pour parler politique. En outre, les syndicats et les partis politiques qui logiquement devraient aidés dans la mobilisation des manifestants sont mal organisés, et leur leaders n’ont presque plus de crédibilité auprès des populations ; la société civile est inexistante, les mouvements estudiantins sont opprimés et tués dans l’œuf.
Les populations du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne ont sensiblement les mêmes difficultés en ce sens qu’ils ont longtemps été régenté par des individus véreux plus préoccupé par l’enrichissement personnel et la consolidation de leur pouvoir ; cependant, si le Maghreb s’en est rendu compte déjà, l’Afrique noire continu une fois de plus de trainer le pas !