De multiples rebondissements ne finissent pas de faire éclater de nouvelles hypothèses pour la crise dite "de la dette grecque"

La semaine dernière, le suspens (probablement mis en scène par un descendant d’Alfred Hitchcock) nous a maintenus en haleine. Les médias n’ont alors cessé de nous présenter les différents scénarios, soulignant le danger, que l’Europe courrait. La Grèce pouvait être déclarée en faillite, et on nous présentait alors les pires scénarios catastrophes. Seul, un Homme providentiel pouvait sauver l’euro, mais cet économiste exceptionnel était réduit à l’impuissance, suite à un écart de conduite.  Jusqu’au bout, on nous a fait croire à la sortie de l’euro. Une nuit de négociations obligeant un chef de l’Etat (même sous la torture, je ne citerai aucun nom) à négocier avec des banquiers plutôt que de cajoler sa dernière fille, âgée de quelques heures.

Ce même chef de l’Etat est venu à la télévision le lendemain, après avoir terminé une négociation à 5h00 du matin, pour expliquer comment, avec ses collègues, ils avaient sauvé le monde du gouffre. On était alors au comble du suspens, mais l’Europe avait cédé à la mode américaine des Happy End. La Grèce ne ferait pas faillite, et les places financières du monde purent, dès le lendemain, reprendre leur spéculation, sans tenir aucun compte des directives de ces chefs d’Etat.

Donc, la Grèce était sauvée  par de multiples facteurs, sont deux méritent d’être soulignés :

·         D’une part, une aide de dizaines de milliards d’euros viendra aider Athènes à faire face à ses responsabilités, mais aussi à relancer son économie.

·         D’autre part, la moitié de sa dette a été …effacée. Cela relève de la magie  pure. Car, on nous explique, que les banques privées ont accepté ce cadeau sans aucune contrepartie. (Oui, et c’est bien la marmotte, qui met le chocolat dans le papier d’alu).

Que le citoyen ne s’inquiète pas, on connaitra les contreparties (qui existent, c’est une certitude) dans quelques années, au détour d’un règlement de comptes politiques, ou après une enquête journalistique de haute volée.  Mêmes indirectes (la fermeture de succursales par exemple), ces contreparties seront financées par les gouvernements, qui ont déjà tant donné à la Grèce. Mais, rigueur oblige, une augmentation d’impôt de plus ou de moins, cela ne se verra pas beaucoup.

Donc, la Grèce est sauvée, et ce sauvetage permet à l’Europe de se rassurer sur son avenir. Sauf, que  il n’y a pas que la Grèce qui compte, il y a aussi les grecs ; Ainsi, le premier ministre grec a annoncé publiquement (sans aucune concertation avec ses homologues européens, afin de démontrer son indépendance…sic) que ce plan d’aide ne serait pas accepté sans l’aval du peuple via un référendum.

Ce dernier sera obligatoirement considéré par la population comme un plébiscite. Et, le gouvernement grec, même si il n’est que le dernier maillon d’une multitude de coupables, reste jugé comme responsable de cette débâcle financière. La Grèce rejettera donc ce plan de sauvetage, ce qui peut prêter à sourire, sauf que :

1.       Les bourses européennes sont reparties, comme on pouvait le prévoir, à la baisse (vertigineuse) .

2.       La Grèce avait besoin d’un soutien immédiat, et repousser ce plan de sauvetage à l’après référendum (dans deux mois au bas mot) va sérieusement dégrader la situation du pays et entrainer avec elle un nouveau danger pour l’Europe.

3.       Si la Grèce rejette le plan européen, comment le pays va – t-il rembourser les milliards d’euros déjà dépensés ?

Tout est prêt pour que recommence un nouvel opus « Il faut sauver la Grèce….le retour ». Arnold Schwarzenegger, l’ancien acteur devenu gouverneur et cherchant une reconversion politique en Europe, pourrait alors reprendre du service. A la tête d’une armée, il pourrait envahir le pays pour obliger le gouvernement à accepter notre argent. Comédie ou film d’aventures ? décidément, on marche vraiment sur la tête.