Il faut tuer les vieux… (2) La version 1 avait un caractère prémonitoire dont le pessimisme devait être balayé d’un souffle de solidarité naturelle assortie du respect dû aux anciens qui sont nos racines.       

Il faut en rabattre. C’était d’un optimisme consternant. En effet, voilà qu’une circulaire sur le financement des établissements pour personnes âgées dépendantes, prise à l’heure où les préoccupations des actifs : l’emploi, le chômage, l’emportent sur toute autre, vient de ruiner l’équilibre entre les soins et la longévité.

Oh ! Cette circulaire est d’une froideur administrative qui rappelle le monde de Kafka. Des calculs, des équilibres budgétaires, des péréquations. Pas une once d’humanité. Du chiffre. Dans son abstraction mortifère. Elle fixe un budget « soins » d’après des ratios sûrement énarchiques.        

Les établissements décents seront priés de renflouer les plus indécents, au risque de le devenir. Les moins pauvres financeront les plus pauvres jusqu’à l’être.         Madame Létard, chargée de la solidarité admet que cette circulaire pénalisera des établissements- pourquoi l’avoir prise, alors ?-. La Cour des Comptes signalait le peu d’évolution positive de la prise en charge des personnes âgées.       

Moins de soins donc pour les malades d’Alzheimer, et pour les fauteuils roulants, Potemkine. On renfloue les banques, on s’interroge sur les stock-options mais on sacrifie la vieillesse. Le progrès même médical ne vaut que les actifs et les vieux bien-portants. L’Afrique a une sagesse avec ses anciens que nous pourrions méditer. Eux, restent avec leurs proches. Juste reconnaissance. Nous on les évacue à coût de ratios financiers.

La conclusion ne change donc pas : l’eugénisme et l’euthanasie pointent à l’horizon proche.