Le terrible séisme qui a secoué le Japon, et dont toutes les conséquences ne sont pas encore connues, doit nous interroger sur les possibles conséquences d’un tel événement sur les installations nucléaires.  En France, la centrale nucléaire de FESSENHEIM, dans le Bas Rhin, est a priori la plus exposée du point de vue sismique. De plus, ses réacteurs sont entrés en service en 1977, ce qui en fait les plus anciens de France. Le principe de précaution, souvent largement invoqué et appliqué par ailleurs devrait, en l’espèce, pousser nos dirigeants à arrêter immédiatement cette centrale nucléaire, et à la démanteler au plus vite. En effet, les incidents sont fréquents, depuis quelques mois, et la densité humaine, mais aussi économique dans la région est élevée.  Ne pourrait-on, pour une fois, privilégier la santé, le bien-être, l’humain, tout simplement, plutôt que le tout économique, le tout progrès, la fuite en avant ?

 

Au-delà des morts qui pourraient être causées par une catastrophe majeure que personne ne souhaite, on ne peut s’empêcher de penser aux dégâts qui seraient occasionnés par une fuite importante. Les radiations de la catastrophe de Tchernobyl, il y a 25 ans, ne s’étaient arrêtées à la frontière que pour les officiels. Ceux-ci, aujourd’hui, nous disent, envers et contre tout, que le sol sous Fessenheim ne tremblera jamais, ou pas suffisamment pour ébranler la centrale qui, par ailleurs ne connait pas plus d’incidents que prévu. Nous n’en croyons rien.
Par contre, nous voulons pouvoir, toujours, arpenter les sentiers de la Plaine d’Alsace, aller y goûter la choucroute et le pinot gris, le munster et le muscat, sans oublier l’excellent foie gras local accompagné d’un Gewurztraminer vendanges tardives, bien plus agréables que les larmes amères qui accompagneraient nos remords de n’avoir rien fait.

 

Illustration:Thierry GACHON