je suis prête à sacrifier mon ambition personnelle pour cela.

 

Ce sont les propos de Ségolène Royal dans son interview par Nicolas Demorand dans C politique dimanche 30 mai sur France 5.

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Bien joué Ségolène qui, ainsi, montre la nécessité première de battre Sarkozy pour que la France en soit débarrassée en sacrifiant son ambition personnelle si DSK et Martine Aubry seraient mieux placés qu’elle et se replace ainsi dans la courses aux primaires. Elle prend ainsi tout le monde à contre pieds par le sacrifice de ce qui lui tient le plus à cœur. Étant larguée par rapport à DSK et Martine Aubry elle se dit prête, s’étant réconciliée avec Martine Aubry puisqu’elles ont entamé un rapprochement début avril, elles se sont vues Boulevard Raspail au bureau de Ségolène afin d’élaborer un cahier des charges, battre Sarkozy et réussir l’union. Elle intègre de ce fait le courant majoritaire du PS, dont elle pourrait avoir besoin pour la primaire et à faire fi, le cas échéant, de son ambition pour soutenir celui des deux qui serait le mieux placé pour battre Sarkozy, elle joue ainsi le thème convenu de l’unité. Elle applique cet accord d’unité avec certain courage qui ne peut que séduire les socialistes. Avec cette déclaration, elle se place en opposant farouche contre Sarkozy et de plus marque sa préférence à gauche pour la primaire socialiste au cas ou, sans l’exclure, si elle conserve une chance de ratisser large de l’extrême gauche aux déçus à droite du sarkozysme.

Ségolène Royal n’a pas cessé de mettre en avant le pacte efficace, un pacte gagnant.

«Nous avons tous les trois un potentiel important, Dominique Strauss-Kahn à l’international, Martine Aubry parce qu’elle est capable de mobiliser l’appareil du Parti socialiste et moi-même parce que j’ai un lien profond avec le peuple Français, avec les jeunes des quartiers, avec les jeunes des cités, avec l’expérience aussi à la tête de ma région. En réunissant ces potentiels, nous gagnerons».

«Nous devons imaginer un dispositif gagnant, c’est-à-dire un programme, la capacité de rassembler, de l’extrême gauche aux déçus du sarkozysme, et l’organisation de primaires ouvertes devant les Français qui nous donne une force populaire pour affronter Nicolas Sarkozy».

Le mot de pacte est sans doute excessif, expliquait-elle, mais je pense que si nous sommes unis extrêmement fortement, solidaires chacun dans nos responsabilités, nous gagnerons l’élection présidentielle quel que soit celui de nous trois qui sera candidat.

Là, elle marque sa potentialité si nous sommes tous unis je peux gagner.

«Cette éventuelle candidature, a-t-elle expliqué, j’en déciderai avec les autres leaders potentiellement candidats, parce je pense que c’est une décision collective. C’est pour ça que je me rapproche de Martine Aubry et que je suis en contact avec Dominique Strauss-Kahn, parce que je pense que, le moment venu, nous aurons à décider tous les trois ensemble comment nous nous engagerons dans cette campagne». Ce n’est plus le pacte de «Marrakech» entre DSK et Martine Aubry pour battre Ségolène Royal la veille du Congrès de Reims.

Ségolène recule ainsi pour mieux sauter, elle sait bien qu’elle ne peut gagner sans l’appui des socialistes et cette déclaration, concertée ou pas, montre sa bonne volonté d’effacer le Congrès de Reims et les magouilles de l’élection de Martine Aubry, c’est un bon point pour elle. C’est habilement bien joué. Elle sait qu’elle est en infériorité dans les sondages, DSK caracolant en tête poussé par la droite qui le verrait bien à la place de Sarkozy. Il lui faut donc jouer avec habileté en s’affirmant présente mais sans prétention. Elle sait aussi comme tous les socialistes que si DSK se présente c’est la Bérézina socialiste, toute la gauche de la gauche votera contre, Mélenchon n’a-t-il pas déclaré si DSK se présente je fais 15% ! Elle se trouve donc seule avec Martine, DSK ne quittera pas le FMI pour de problématiques élections primaires dont la date aux dernières infos ne lui est pas favorable, et dans cette hypothèse c’est elle qui l’emporte sur Martine. DSK pourra-t-il gérer le calendrier des primaires à gauche dévoilé par Arnaud de Montebourg le 1er juin ? Elles seront ouvertes au reste de la gauche et devraient avoir lieu à l’automne 2011 après les élections cantonales de la fin mars 2011. Il avance juin 2001 pour la dépose des candidatures. Or comme je l’avais écrit le mandat de DSK court jusqu’à l’automne 2012, ce qui pose problème car quitter le FMI ou il gagne un demi-million de dollars par an paraît invraisemblable. 

N’a-t-elle pas commencé à adresser une contribution à la Convention nationale du 29 mai pour la croissance verte et la sociale-écologie au nouveau modèle de développement. Elle a décidé de contribuer aussi à la préparation de la prochaine convention nationale consacrée à la rénovation du PS et expédiera ses propositions à la direction le 31 mai, à la veille de la tenue du bureau national. Enfin, elle interviendra en personne à la tribune de la convention pour l’égalité des chances, en décembre. Elle se replace ainsi dans le PS tout en étant dehors pour avoir les coudées franches.

En sortant de l’émission C politique elle aurait déclaré, «ça va bouillonner dans les chaumières», elle n’est pas encore hors course.