On nous parle déjà des élections de 2012, bien que lointaines. Chacun commence à se préparer à faire campagne, sûr de récupérer assez de voix pour se faire remarquer. Bien loin de me demander pour qui voter, je préfèrerais une autre solution. Depuis de nombreuses années, le vote blanc n’est plus comptabilisé dans les résultats. J’entends par là qu’on ne lui donne plus d’autre signification que "la personne a dû se tromper", "c’est peut-être un idiot qui n’a pas compris ce qu’il fallait faire" etc. Du coup, le vote blanc perd tout son sens et est purement ignoré. Alors que sa signification première est: "Je n’ai aucune envie pour voter pour une des personnes proposées car je ne suis pas d’accord avec leurs idées, je désire donc un autre choix".

Mais ça, c’est devenu impossible. Plus personne n’interprète un vote blanc de cette manière, même le faible taux de participation n’est plus interprété comme un fort désintérêt du grand public pour la politique car les électeurs ne se reconnaissent plus dans les hommes et femmes qui s’amusent en politique, d’où leur dégoût de voter. Si, par ailleurs, vous désirez une analyse intelligente des résultats électoraux soit-disant surprenants et inattendus les plus marquants, vous pouvez consulter cet excellent livre de Dominique Dutilloy "Divorce Sans Consentement Mutuel" (http://www.edilivre.fr/doc/22327).

Ce que je demande, c’est de prendre en compte et surtout de permettre à tous ceux qui le désirent d’exprimer leur voix, si longtemps ignorée. Car se demander pendant des heures pour quel guignol voter afin d’essayer de faire comprendre qu’on n’est pas d’accord alors qu’on n’a pas plus de voter pour cette personne que pour une autre n’est pas une solution acceptable, surtout que le résultat pourrait être mal interprété.

J’aimerais simplement, pour le vote avec bulletin papier ou électronique, un nouveau choix: "Je ne suis d’accord avec aucune de ces personnes/listes/politiques, j’aimerais donc autre chose". Cela pourrait peut-être ramener des personnes qui ne vont plus voter car elles ne sont pas écoutées, et peut-être alors que les politiciens se remettraient en question si on mettait plus en évidence dans les résultats électoraux le nombre de votants en désaccord avec leurs actions.

Surtout avec la généralisation du vote électronique, même si ce mode de scrutin est très discutable (voir http://pagesperso.lina.univ-nantes.fr/info/perso/permanents/enguehard/perso/RI_halshs-00085041.pdf),

cela devrait être facile, rapide et peu coûteux.

Mais c’est peut-être trop demander !