Ici c’est l’Afrique

 

Ici entre terre et ciel coincés dans le cloaque de la misère

Implorant les dieux des eaux, vaines litanies plaintives

Assoiffés et affamés meurent les peuples en Somalie

Sur les cadavres des vaches aux pieds des vautours

Ici traqués par les canons à la coloration blanche

Le ventre à jeun dans le désert du Maghreb

Les libyens crient à la miséricorde d’Allah

Leur guide n’a pas signé sur le Potomac

La charte qui scelle le sort de l’humanité

Ici dans les pouponnières laissées pour compte

Les bébés sans lendemain en cœur vagissent

Leurs mères devenues folles, leurs pères inconnus

Ici dans les cases les femmes en couche meurent

Jambes ouvertes devant les matrones impuissantes

Ici quand passe le vent les cases trépassent

Ici la joie s’ennuie faute de trouver à égayer

Des cœurs qui tous sont meurtris

Ici la souffrance s’empiffre à cœur joie

Tous sont à sa merci

Ici les fleuves tarissent quand abonde la pluie

Et l’océan en crue quand se dissipent les nuages

Ici au dessus des cadavres ambulants le ciel est d’airain

Et sous les pas chancelants la terre de fer

Ici jaunissent les têtes des jeunes sous le poids des soucis

Ici les bambins ne pleurnichent pas, ils réfléchissent à la vie

Ici on ne vit pas, on tente la survie

Ici c’est l’Afrique

 

4 réflexions sur « Ici c’est l’Afrique »

  1. Un poème beau et pessimiste.
    Mais devant autant de misère ne le serait-on pas à moins?
    Un gâchis humain d’autant plus inexplicable que l’Afrique dédient une richesse culturel et humaine sans précédent.
    Que font ces pays dits riches? Que font leurs politiques?

  2. [b]Casimir,

    vous nous dévoilez là une nouvelle facette de votre art, et je dois dire que ce texte est tout simplement magnifique. Votre enchevêtrement de mots caractérise parfaitement les maux de l’Afrique. L’Afrique, terre brûlée par les âges, qui ne cessent de panser les plaies encore béantes de l’évolution de ses terres. L’Afrique a tout à construire pour atteindre l’apogée de son essor, mais la vie Africaine tant décriée par les occidentaux et autres nations abreuvées d’argent n’est-elle pas la vie telle qu’elle devrait exister dans le sens naturel du mot « vie »?

    Amitiés

    Tom[/b]

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