Réalisateur : Francis Lawrence
Date de sortie : 18 novembre 2015
Pays : USA
Genre : Aventure, Science fiction
Durée : 137 minutes
Budget : 125 millions de dollars
Récompense :
Casting : Jennifer Lawrence (Katniss Everdeen), Josh Hutcherson (Peeta Mellark), Julianne Moore (Présidente Alma Coin), Philip Seymour Hoffman (Plutarch)
Voila enfin la fin de cette trilogie littéraire, tétralogie cinématographique. C’est assez surprenant, le cinéma a une fâcheuse tendance à multiplier le nombre d’opus des sagas pour jeunes adultes, le 3 devient 4. La thèse officielle défend un souci de complexité, afin d’adapter au mieux l’ensemble de l’histoire. La thèse officieuse est plus marketing, motivée par l’argent généré par ce genre de film. Pourquoi ne pas faire un deuxième film à 125 millions de dollars quand on sait qu’il peut rapporter 750 autres millions ? Avidité mal placée ou assiduité récompensée, place au verdict.
La deuxième partie commence directement là où la première s’est arrêtée, Katniss est fin prête et déterminée à vouloir assassiner le président Snow. Peeta est toujours attachée sur un lit dans une cellule renforcée, le cerveau lavé et instrumentalisé pour tuer Katniss. La révolte gronde, les districts s’unissent sous la bannière de la président Coin afin d’affronter les forces armées du Capitole. L’offensive est lancée, la fin est proche et il ne peut y avoir qu’un seul vainqueur.
Cette seconde partie est nettement meilleure que la première partie où Jennifer Lawrence paraissait molle, inutile, d’une platitude sans égale, traînant sa tête de blasée sur des terrains en guerre, réalisant des clips de campagne, menant une guerre de communication et étant rongée par des interrogations fastidieuses. L’heure n’est plus à la séduction et à la réflexion, il est à celle de l’action. On sort du bunker froid et sans vie pour mener bataille dans Panem. Ici, Katniss ne sourit pas plus mais elle agit enfin. Nous avons le droit à des explosions, des fusillades, des bastons et des morts tragiques. Ça c’est de la révolution ! Le rythme y est et les images sont belles. Le Capitole est riche en décors, les rues, les immeubles et le palais présidentiel relèvent d’un urbanisme dictatorial, à la façon de Germania la cité idéale d’Hitler, avec des dimensions élevées et imposantes. Le film est violent et laisse réfléchir sur les véritables desseins de ceux qui mènent les révolutions et sur la transition entre l’ancien et le nouveau régime à construire. Julianne Moore devient de plus en plus inquiétante, de plus en plus manipulatrice tandis que Donald Sutherland en vieillard sur le déclin suscite de la pitié
Pour le plus grand plaisir, le scénario reprend un peu le concept des Hunger Games, oublié injustement dans le film précédent. Soit celui de l’arène avec ses épreuves, ses obstacles et des tunnels souterrains remplis d’ennemis monstrueux ; comme prix, la libération du pays du joug du tyrannique président. Plus la fine équipe avance vers le but de sa mission et plus le nombre de ses membres diminue. De l’action, certes, mais la Révolte – partie 2 débute mollement avec beaucoup trop de paroles, restant malgré tout intéressantes. Il évite également l’écueil de la romance, du dilemme cornélien, de la sempiternelle question amoureuse, Peeta ou Gale ? Fort heureusement car ce genre de niaiserie serait mal passée.
Ce dernier Hunger Game est également l’une des ultimes occasions de voir le regretté Philippe Seymour Hoffman à l’écran. Une disparition prématurée qui se ressent, il semble absent bien trop rapidement alors que tout change dans Panem et réapparaît uniquement par le biais d’une lettre et d’une image ayant l’air trafiquée. La saga se termine en beauté, hormis la scène finale trop "cul cul". Maintenant il serait curieux de voir quel sera son statut dans quelques années. S’en souviendra-t-on comme on se souvient de Star Wars ou du Seigneur des anneaux ? Passera-t-elle a la postérité ?