Employée courant vers le Pôle Emploi?
HSBC le rideau.
Vous avez été heureux, il faut l’espérer, d’apprendre que la banque britannique HSBC vient d’annoncer un bénéfice net semestriel de 9 milliards de $. Et pour les porteurs d’actions, c’est formidable. Savoir que les bonnes affaires reprennent dans la finance, comme avant la crise qui continue de plus belle est un baume qui va droit au cœur des inquiets et des pessimistes.
Alors que l’on pouvait tout craindre du côté des Amériques, la poursuite de la vie à crédit peut se poursuivre grâce à un ultime sursaut des Chambres. Bref, on était en vacances et l’on nous évitait le pire sans s’en rendre compte. D’habitude, c’est le moment des mauvais coups fiscaux et des augmentations inopinées.
Certains attentifs se rappelleront aussi que 19 milliards ont été distribués en Grande-Bretagne aux banquiers méritants.
Mais cette somme de sourires financiers se devait d’être légèrement coincée par une annonce corrélative de la susdite banque. En effet et en raison de ce bénéfice qu’il faut maintenant qualifier d’insuffisant, voire de ridicule, nous sommes informés que d’ici 2013, donc dans 18 mois, 10% du personnel sera viré. Soit presque rien, un détail de 30 000 personnes.
Quel plaisir de travailler dans une si généreuse entreprise ! Quel joie d’appartenir à la classe de « la réduction des coûts » !
Faut-il dès lors s’étonner que les sondages indiquent que la majorité des gens plébiscitent la fonction publique ? Certes les perspectives professionnelles ne sont pas grandioses, mais l’on risque, sauf marasme complet de nos budgets, de travailler plus de quarante ans avec une fonction non kleenex, et peut-être un titre acceptable : infirmier, professeur etc.., que l’on peut avouer sans crainte d’être pris pour ces fainéants qui vivent sur le dos des salariés.
C’est quand même plus rassurant pour le moral que de se demander chaque matin si, en raison des pertes, si en raison des gains, nous n’allons pas monter dans la charrette tirée par des cavales financières.
Sans doute aurons-nous bientôt le plaisir de lire un texte intitulé : « la douce vie d’une variable d’ajustement ». Ou bien « Quand l’homme devint une abstraction ». Quel progrès depuis le paternalisme patronal du XIX° siècle ? En cas de rébellion, on convoquait la troupe tandis que maintenant on accueille les surplus au glacial Pôle Emploi.
Vivent les pertes, vivent les bénéfices. HS. BC la tête…
Vous savez, dans la fonction publique, cela risque d’être bientôt la même chose, avec que des contractuels, et une masse salariale ajustable…
D’ailleurs, pourquoi avoir des fonctionnaires quand on a des amis dans des cabinets privés qui peuvent faire la même chose en embauchant des stagiaires et des CDD..?