Elle a rendu son verdict. La commission présidée par Valéry Giscard d’Estaing devant statuer de l’Hôtel de la Marine a fait savoir que le Louvre devait être retenu pour la valorisation d’une partie du monument. Les détails restent flous, mais une chose est sûre : les métiers d’art et l’artisanat, qui attendaient cet avis avec impatience, sont les grands perdants.

 

Pourtant, ils y croyaient. Les présidents de l’Association des Grands Ateliers de France et de l’Association des Maîtres d’Art, Gérard Desquand et Marcelle Guillet, avaient tenu à prendre position en faveur d’un des projets de valorisation de l’Hôtel de la Marine, en l’occurrence, le projet « la Royale » d’Alexandre Allard. Ils espéraient que le bâtiment pouvait être la vitrine des métiers d’art tant espérée par le secteur.

En effet, l’artisanat d’art peine à trouver sa place en France. Ils ne peuvent avoir accès aux canaux de diffusion de l’art, galeries, expositions, salons et acheteurs, n’étant pas reconnus comme des créateurs.

Ils se voient donc écartés de ce réseau de diffusion organisé, structuré et puissant. Le projet « la Royale » ambitionnait de réunir artistes et collectionneurs, artisans d’art et designers, mécènes et créateurs. Ainsi, les métiers d’art devaient enfin bénéficier d’une vitrine digne de ce nom leur permettant d’être au contact des acheteurs. Leur déception fut donc grande lorsque la commission présidée par Valéry Giscard d’Estaing a rendu son verdict et a exprimé son souhait de confier au Louvre la gestion du bâtiment. Adieu donc la « rue des métiers d’art », les deux vitrines amirales, les appartements devant accueillir des artisans, tous prévus dans le projet « la Royale » soutenu par les associations des métiers d’art. L’Hôtel de la Marine, suivant les recommandations de la commission nommée par Nicolas Sarkozy, ne sera donc jamais cette villa Médicis du XXIème siècle attendue par tout un secteur qui risque de péricliter. L’Etat doit donc de toute urgence trouver une solution alternative pour l’artisanat d’art ou c’est le savoir-faire à la française qui risque de mourir.