Qui n’a pas au moins une fois dans sa vie, été confronté à un dépassement d’honoraires demandé par un médecin dans des proportions tout bonnement scandaleuses ?…

Ces dépassements seraient justifiés la plupart du temps, par une notoriété que se reconnaît un médecin lui-même, aux vues de résultats qu’il juge supérieurs en qualité, par rapport à ceux qu’offrent ses confrères…

Ce qui reviendrait à dire, que l’on ne pourra pas prétendre à être soigné par un "ponte", si on a pas les moyens d’en payer les honoraires…

Certes la pratique des honoraires libres s’est généralisée, mais dans un système on ne peut plus opaque, car la règle qui régit les dépassements dit seulement qu’ils doivent être appliqués "avec tact et mesure", comme l’indiquerait le code de la déontologie. En fait si l’on suit cette logique, le médecin bien qu’il soit en droit répétons le d’appliquer un dépassement d’honoraires selon sa notoriété, doit le faire en tenant compte de la situation de chaque patient et en moduler le montant…

Hélas la réalité est toute autre, car le patient sachant parfaitement le montant du dépassement pratiqué, hésitera à consulter par pudeur, car se voyant mal négocier le prix en exposant au praticien les difficultés de son quotidien ou sa gêne financière… Ce qui revient à dire d’après moi, que les meilleurs spécialistes seront réservés à une certaine élite de malades.

Toutefois des enquêtes sont menées, dont une par le journal le Monde, qui dénoncent la pratique, les abus devrais-je dire, liés à la pratique des dépassements d’honoraires… Ainsi s’est-on rendu compte que certains spécialistes principalement sur la région parisienne, appliquaient pour de simples consultations, des tarifs cinq fois supérieurs à celui de la sécurité sociale ! Vous avouerez que l’on est bien loin de la règle du "tact et mesure".

Dans d’autres villes, bien que perceptibles les dépassements sont moindres, allant de 1.50 euros sur Toulouse à 8.00 euros pour Lyon. A titre indicatif, les médecins toulousains pratiqueraient des dépassements d’honoraires à hauteur de 10%, contre 45% pour ceux en exercice à Paris.

Plus édifiant encore, dans le département du Cantal les taux de dépassements imputables aux spécialistes, seraient de 11% par rapport aux tarifs de la sécurité sociale, contre 114% à Paris selon des sources émanant de l’assurance maladie !

Pour terminer, il semblerait que des contrôles aient été réalisés en 2008, auprès de grands spécialistes en médecine hospitalière parisiens, qui auraient abouti à des convocations par le conseil de l’ordre. Curieusement la discrétion étant de rigueur, aucune sanction ne serait "tombée"… Restent dans le collimateur 250 médecins libéraux et 28 hospitaliers, qui devront s’expliquer sur leur conception "du tact et mesure", sans risquer toutefois, cette fois encore d’être pénalisés, le conseil de l’ordre promettant simplement une "réflexion", sur ce qui selon eux pourrait-être considéré comme des excès…

 

A mon humble avis, le dépassement d’honoraires est une pratique qui a encore de beaux jours devant elle…