Dur dur d’être un homme. Depuis toujours, d’ailleurs.
Au début, il sortait de sa grotte nu comme un ver pour chasser l’éléphant à poils bruns (ou roux, c’est selon). Plus tard, il sortait de sa tente avec un casque ridicule et une hache pour protéger son territoire des barbares. L’époque suivante, c’est de son château qu’il s’extirpait, armé de son épée et de son heaume. Il n’y a pas si longtemps, il quittait la maison à l’aube et s’en allait travailler, sa femme s’occupant des enfants. Mais cessons ici les clichés, voulez vous.

Depuis les libres penseurs, mai 68, l’athéisme ou la conquête de l’espace, la situation s’est plus ou moins égalée (bien que certaines femmes se plaignent encore de leur salaire inférieur à celui de leurs collègues masculins). 

Néanmoins, la vie version spermatozoide sera toujours plus exigeante que la version ovule. Vous ne me croyez pas? Vous pensez que les filles aussi ont des difficultés à revendiquer? Bien.
Prenons l’exemple du sexe, puisque c’est la grande tendance du moment. Alors oui, je sais: la femme accouche, souffre durant certaines parties de jambes en l’air (surtout la première, parait-il) et subit l’écoulement sanguin mensuel offert par son vagin. "Etre mec, c’est plus simple". Que nenni!

Point 1: mettre à l’aise. Durant ses premiers rapports sexuels (et aussi durant toute sa vie), l’homme dit "bien" (= gentleman, gentil, attentionné,…) se doit de rassurer sa partenaire. C’est super ça. Sauf que parfois, il n’en a aucune envie ou n’en a pas les moyens (peut être qu’il a la trouille aussi), bah c’est pas grave. Il prend sur lui et réconforte, mais faut être convainquant!  

Point 2: assurer. Durant ses premiers rapports sexuels (et aussi durant toute sa vie), l’homme dit "homme" (= avec un égo hors du commun, une envie énorme de surprendre, un besoin d’impressionner ses petits potes, entretenir sa réputation,…) se doit de donner un orgasme monstre à sa concubine (ou du moins, qu’elle prenne son pied). Faut pas se rater, il faut qu’elle en redemande et qu’elle parle de vous positivement. Arrivé dans le lit (la douche, l’ascenseur, le parking,… c’est selon, également), la femme se couche, et si ce n’est pas un paresseux, il se met au dessus d’elle, tripote tous les câbles et les boutons pour parvenir à son but (qui, ne l’oublions pas, est la jouissance de la fille) tandis que notre chère enfant peut se permettre de ressentir, sans rien faire. 

Point 3: la diplomatie. Durant ses premiers rapports sexuels (à chaque fois que je dis ça je parle évidemment des premiers rapports entre deux nouveaux individus, et non pas les premiers de leur existence) + (et aussi durant toute sa vie), l’homme dit "indifférent" (= aussi appelé goujat, aventure sans lendemain ou speed f***ing,…) se doit d’expliquer avec tact pourquoi il a fait l’amour avec Melle X et pourquoi il faut qu’elle n’en parle à personne. Plusieurs techniques ont été développées par la gente masculine pour y remédier, dont le traditionnel petit déjeuner, la fuite en pleine nuit sans bruit, lui promettre un appel prochain, etc…

Nombre important de difficultés à franchir uniquement pour parler d’un peu de sexe. Imaginez dans les autres domaines. Perte d’emploi, découverte d’une progéniture issue d’une ancienne relation, surmonter les ruptures amoureuses, le deuil,… La difficulté de l’homme par rapport à la femme, c’est sa fierté. Depuis toujours, il doit entretenir le bonheur de ses proches, veiller à ce que sa famille ne manque de rien, bref, autant de possibilités de pression qui sont directement attribuées à lui et à ses épaules. Combien de fois ne m’a-t-on pas dit "mange tes légumes si tu veux devenir un homme"! classique du genre "Comporte toi un peu comme un homme"! (et non pas comme un adulte).
N’oubliez pas, un coeur reste un coeur.

La différence est que celui des hommes se cache derrière une jungle épaisse, comparé à celui de votre femme qui lui se cache chez le voisin.