Comme Clara Schumann, Yvonne Loriod a consacré sa vie à son génial mari Olivier Messiaen. Cette grande pianiste qui vient de nous quitter à 86 ans n’a peut-être pas eu la carrière que son immense talent lui prédestinait.

Elle fut d’abord l’élève du grand compositeur au Conservatoire de Paris, puis elle fut sa partenaire dans des œuvres pour deux pianos.

Elle épouse Messiaen en 1961 après le décès de sa première épouse.

Il avait coutume de dire : « J’ai la chance d’être marié à une pianiste extraordinaire pour qui j’ai pu écrire les plus grandes excentricités pour le clavier.»

Elle accompagnait son mari quand il cherchait à retranscrire le chant des oiseaux. Lui avec un calepin et un crayon, elle avec un magnétophone et un micro tendu vers les arbres.

Yvonne Loriod s’est dépensé sans compter pour son mari.

Elle eut aussi une très grande activité de professeur au Conservatoire de Paris où elle forma de nombreux solistes fameux.

Elle n’avait pas peur des basses besognes, telles que la réduction pour piano de l’opéra « Saint-François d’Assises ». Sans son travail, l’opéra n’aurait pas pu être répété à temps.

Elle a consacré sa vie à la création  d’œuvres contemporaines, ce qui  explique peut-être son manque de notoriété. Dotée d’une technique extraordinaire, elle a créé toute l’œuvre pour piano d’Olivier Messiaen mais son répertoire comprend également des œuvres de Schönberg, de Jolivet, de Bartók, de Barraqué et de Boulez. Elle a contribué à faire connaître ses compositeurs et leurs œuvres difficiles par ses nombreuses tournées de concert à travers le monde et par les enregistrements qu’elle a réalisés.

Il est regrettable que les médias n’aient pas salué comme il se doit cette grande artiste au lieu de nous bassiner avec les problèmes d’alcool de Johnny !

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