Hommage à Stéphane Hessel, écrivant et résistant, décédé ce jour.

 

Stéphane Hessel était né un 20 octobre 1917 à Berlin. A l’âge de huit, il arrive en France avec sa famille. Après avoir obtenu un baccalauréat de Philophie, il partira un an en Angleterre chez son oncle afin de suivre des cours à la London School of Economics. Il reviendra par la suite à Paris afin d’intégrer l’Ecole libre des Sciences Politiques. Son parcours ne s’arrêtera pas là, inscrit en Hypokhâgne, il sera reçu à l’Ecole Normale Supérieur en tant qu’étranger. Cependant, ayant, la même année, obtenu sa nationalité française ( en 1937), il se verra refuser l’entrée à l’Ecole Normale. Loin de se démotiver, il repassera une licence de Philosophie et intégrera de nouveau l’Ecole Normale. 

En 1939, Stéphane Hessel épouse Vitia, une jeune femme de confession juive avec laquelle il aura trois enfants après la guerre, Anne, Antoine et Michel. 

Stéphane Hessel connut la guerre et tout ce que cela implique. En 1939, il est mobilisé. En mars 1940, il est affecté dans la Sarre. Arrêté et emprisonné au camps militaire de Bourbonne les bains, il réussit à s’évader avec son capitaine. Il rejoindra son épouse à Toulouse et tous deux se rendront à Marseille. Il y rencontrera Varian Fry, mandaté par le gouvernement américain pour organiser la fuite des intellectuels en danger. 

Stéphane Hessel partira pour l’Angleterre en empruntant un chemin peut coutumier. Il rejoindra Londres en passant par Oran puis Lisbonne. Il intégrera un poste au Bureau central de renseignements et d’action. C’est lors d’une mission (la mission Greco) durant laquelle il avait la charge de déposer des émetteurs destinés à la résistance qu’il se fit arrêté sur dénonciation. Subissant le supplice de la baignoire, il parlera lui aussi. A peine un mois après son arrestation, il sera déporté en même temps que trente-six autres au camp de Buchenwald. Il assistera à la pendaison de seize d’entre eux et à la fusillade de onze autres. Alors que tout espoir semblait perdu, avec la complicité du médecin et d’un Kapo (prisonniers en charge de l’encadrement des autres, leur permettant ainsi d’échapper à la mort), il parvient, avec deux compagnons d’infortunes, à changer d’identité. Peu après, il sera déplacé à Rottleberode pour effectuer des travaux de comptabilité. Après une tentative d’évasion qui échoue, il est transféré à Dora où il est condamné à la mort par pendaison. Néanmoins, il échappera miraculeusement à la peine et sera en charge de l’entretien du camp. Ce n’est que lors de son transfert vers le camp de Bergen-Belsen qu’il réussit à s’évader en démontant deux lattes du plancher dans le train. Il rejoindra les lignes américaines à Hanovre. 

L’après guerre signera le début de sa carrière diplomatique. Il travaillera successivement aux Nations Unis, au ministère des affaires étrangères, à l’Education Nationale, en ambassade en Algérie,…

Défenseur des droits de l’homme et militant pour la dignité et la paix, il continuera son combat en tombant à la retraite. En 2010, il publiera son manifeste intitulé "Indignez-vous !". Un ouvrage "coup de poing" qui marque tant par la subtilité de l’écrit que par son appel humaniste. Un ouvrage dans lequel il décrit et dénonce parfaitement parfaitement un système économique individualiste qui devrait être revu et profiter à tous. « La pire des attitudes est l’indifférence ».

Un homme au destin exceptionnel qui vient de s’éteindre. Un témoin des pires atrocités commises durant la seconde guerre mondiale, un humaniste, un patriote sans faille, un homme engagé…. La France a perdu un de plus grands hommes qu’elle ait connu. Il est important de lui rendre l’hommage qui lui est dû. 

PS : vous me pardonnerez les évènements manquants dans cet article, j’ai bien conscience qu’il y en a, néanmoins, peut-on détailler dans son ensemble une vie si remplie ? …

3 réflexions sur « Hommage à Stéphane Hessel, écrivant et résistant, décédé ce jour. »

  1. Si son passé de résistant fut admirable et relativement chanceux, il y eut aussi l’une ou l’autre regrettable zone d’ombre chez Stéphane Hessel et des amitiés et des soutiens  pas très critiques.

    Sa présence dans la prison à ciel ouvert de Gaza fut courageuse; sa non-dénonciation de l’inéthicité et de l’illégitimité juridique dès 1947 de « la « seule démocratie du Moyen-Orient  » le fut beaucoup moins. Parler de crime contre l’humanité était insuffisant.

    Ignorait-il, lui, présent sur place, les magouilles aboutissant à l’inique pour les uns, naïf pour les autres, vote de la recommandation 181 du 29 novembre 1947 à l’ONU. Un vote de fait minoritaire pour ce qui est des voix libres.

    Çe silence m’indigne encore beaucoup pour mes amis patriotes là-bas.

    Son « soutien » à Compaoré, en fait dictateur d’un pays qui m’est cher, n’est pas admissible non plus et interroge sur son ses critique.

    Quelle fut exactement sa participation effective à la rédaction de la Déclaration « universelle » des Droits « de l’Homme » ?

    Deux regrets à ce sujet, puisque la seconde langue officielle de l’ONU est le français et que le souci du juste mot pour la juste chose est une condition du progrès de la pensée et de la spiritualité personnelle et collective.

    L’Univers est bien plus grand que la petite planète Terre et on y trouve probablement d’autres planètes actuellement habitées par des êtres pensant imparfaits en évolution spirituelle vers la perfection de l’Amour . Peu importe le féminisme mais « human rights » traduit par « droits de l’Homme » fut une grande regrettable maladresse

    Quoiqu’il en soit,  sincère souhait de paix à son âme pendant son bilan et tout aussi sincère souhait de sage sérénité le  plus vite possible aux siens  qui le pleurent. Et même aux « idolâtres » en mal d’admiration qui foisonnent.

    N.B. Stéphane Hessel ne sera enterré nulle part; son cadavre n’est pas son être immortel « du » à notre Source et à notre Finalité

  2. Toutes les personnes qui ont connu les atrocités de la guerre, les camps, les humiliations, les tortures méritent toutes un hommage et un devoir de mémoire. Certes personne n’est parfait, chacun fait ses propres choix et ses erreurs néanmoins, ne retenons que leur courage face au pire, leur participation à divers degrés pour aider la France à sortir de la domination hitlérienne d’antan. Combien d’inconnus, de pères et mères de famille, de frères et soeurs, de nourrissons ont injustement perdu la vie ? Il est nécessaire d’entretenir le souvenir pour que plus jamais pareil infamie ne soit perpétrée !

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