Les candidats à l’exploitation des lignes ferroviaires aux Etats-Unis se bousculent au premier rang desquels la France : le TGV, fleuron de son industrie offre l’opportunité à la SNCF d’y décrocher des contrats bien juteux. Sauf que malgré la détention des critères requis pour remporter la course, la SNCF se retrouve dos au mur, obligée encore de répondre de certains de ses actes pas très glorieux : ils datent de la seconde guerre mondiale, sous le régime de l’Etat français installé à Vichy, à l’époque où l’entreprise « n’était qu’un rouage de la machine nazie d’extermination »; ils portent donc sur la déportation de juifs vers des camps de concentration, quand la France sous l’emprise germanique avait perdu de sa superbe. 

Sous l’égide de Charles Schumer un projet de loi, « Holocaust Rail Justice Act » a été soumis au Sénat américain ; il permettrait de lever l’immunité découlant d’une loi américaine, laquelle tient compte de l’étroitesse de la marge de manœuvre  de la compagnie ferroviaire de l’époque : préalable nécessaire pour attaquer en justice la Société nationale des chemins de fer  pour crimes de guerre. 

Une démarche similaire à caractère inquisiteur a déjà été tentée en 2010 sans donner le résultat escompté. Les pressions exercées notamment par les rescapés de l’holocauste et surtout par les descendants de victimes seraient à l’origine de cet acharnement anachronique contre la SNCF. Désireux d’engranger de conséquents dédommagements pour les supplices endurés, l’échec de la première tentative ne semblent pas  avoir découragé outre mesure les revendicateurs. 

La France qui " a toujours mal à sa seconde guerre mondiale" n‘a pourtant pas tari d’imagination, des années durant, pour  faire voler en éclats l‘étiquette de régime collaborateur qui lui colle à la peau, à l‘insu de son plein gré : battre sa coulpe à coups de devoirs mémoriels, de lois mémorielles, de repentance, etc, et  ce boulet de « passé qui continue de ne pas passer ! » 

Malgré tout ce zèle déployé au profit de l’inflation mémorielle qui met l’eau à la bouche de certains, les Etats-Unis ne renâclent pas à revenir à la charge, pour encore enfoncer le clou. Champion de la régulation éthique, le pays de l’oncle Sam a décidément fait de cette activité son sport favori. Et c’est avec l’engouement qu’on lui connaît que le Congrès s’est attelé à cette noble mission, démocrates et républicains main dans la main : rappeler à la SNCF que l‘épée de Damoclès qui lui pèse n’est pas prête de tomber de sitôt du dessus de sa tête. 

On dit qu’il n’est pire sourd que quelqu’un qui ne veut pas entendre ; qu’il n’est pire aveugle que quelqu’un qui ne veut voir. C’est de ses deux maux que sont la surdité et la cécité que souffrent les Etats-Unis d’Amérique quand ça les arrange et tout l‘inverse quand ça les dérange : d‘énormes oreilles pour mieux entendre, d‘énormes yeux pour mieux voir  ! Résultat, ces pionniers de la politique de déportation n’ont toujours pas fini de semer des tensions à travers le monde, de l’espionner , et aussi de dévoyer la quintessence même du "Bien". 

http://www.franceinter.fr/emission-a-votre-ecoute-coute-que-coute-la-femme-qui-hesitait-a-sinstaller-en-isarel