Je marche seule, j’arpente les rues sombres en ce matin d’hiver, le jour arrive, il paraît triste. Je me cherche dans cette pénombre, j’essaie en vain de trouver un chemin qui me rendra meilleure, plus forte. Je fuis la réalité, l’hypocrisie gratuite qui me tue peu à peu, cette solitude qui me bouffe de l’intérieur. Où vais-je ? Je n’en ai aucune idée, et je marche seule. 

Je laisse la musique dans mes oreilles envahir ton mon être, mes poils se hérissent, le vent doux et froid caresse ma peau. Je ne pense plus, j’oublie tout, je suis bien. J’avance doucement, je m’engouffre dans les cristaux gelés qui ornent le sol blanc.

Gris sont les jours en ce bel hiver, même les oiseaux se sont tus. L’eau des ruisseaux a cessé de couler, elle laisse place à une plaque froide et glissante. Il me manque cette jolie mélodie, qui murmure tout bas, aux amoureux de la nature, combien la vie elle belle.

Les fêtes approchent, les homme s’excitent, deviennent aveugles, renient la réalité. Personne ne voit personne. Là dans la neige, un vieux crève à petit feu, mais on s’en fout, Noël approche. Alors je fais semblant, comme tout ces gens, je souris, la vie est belle, Noël approche. Des paillettes recouvrent ma maison, guirlandes et boules multicolores, lumières éclatantes prennent place et ces gamins innocents et pourtant si capricieux respirent la joie. Et moi dans tout ça, je fais semblant, Noël approche.

Je marche seule, mes oreilles sifflent. Mon écharpe s’envole derrière moi, ces couleurs de l’arc-en-ciel me rappellent que malgré ce triste hiver la vie reste belle. Je suis heureuse, mon cœur bat à l’unisson avec celui d’un jeune homme blond, qui me rattrape dans ma course solitaire. Pourtant au fond de moi, quelque chose me ramène à la réalité, le monde est gris, hypocrite et borgne. Le monde crève et moi je reste là, nous marchons, main dans la main, Noël approche.

 

Une seule chose est nécessaire : la solitude. La grande solitude intérieure. Aller en soi-même et ne rencontrer pendant des heures personne, c’est à cela qu’il faut parvenir. Etre seul, comme l’enfant est seul … ” Rainer Maria Rilke

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