Histoire de nos expressions courantes

 

Il y a des expressions que l’on dit tous les jours, que nos parents et amis prononcent, et que l’on répète depuis des années sans connaître  leur signification.

 

En voici 10 que j’ai choisies pour vous aujourd’hui.

 

La grande majorité des expressions d’aujourd’hui sont liées à un fait historique, à un mode de vie du passé.

Ne pas valoir un clou, est, par exemple, est une expression courante due à la très faible valeur du clou au 19 ème siècle.

Avoir la science infuse est une expression née avec l’Homme et ce n’est pas peu dire. Cette expression date de Adam. Oui, le Adam de Adam et Eve, la pomme, les péchés etc…

La science infuse est, en théologie, la connaissance que Dieu à donné à Adam, le jour de la Création.

Au 16ème siècle, n’existait pas encore le verbe "gonfler". Le pneu et les ballons à air n’existant pas, il n’y avait forcément rien à gonfler. Le terme grammatical à cependant été créé au 17ème siècle dans le sens "remplir à l’excès". De là sont nées certaines phrases telles que " coeur gonflé de chagrin", "être gonflé d’audace" etc…

Ce n’est qu’au 19ème siècle que le mot gonflé devient synonyme de courageux pour "gonflé de courage". Par déduction naît l’expression "Ne pas manquer d’air".

Qu’est-ce qu’un taquet? le savez-vous?

Le taquet est un objet qui a plusieurs utilisations. Au 15ème siècle, il sert à tenir une porte fermée, au 19ème, il a le rôle de cale meuble et ensuite, le taquet est le petit ustensile qui arrête la machine à écrire en bout de ligne.

Ces différentes utilisations du taquet ont un point commun : désigner la limite, être le blocage de quelque chose.

C’est pourquoi, être au taquet signifie se donner à fond, jusqu’à la limite de soi-même.

Siffler une bouteille ou un verre est une expression courante pour dire "boire cul sec".

Dès le 15ème siècle, le verbe "siffler" a été utilisé pour "boire d’un trait". C’est, cependant, au 17ème, que l’on créa l’expression "siffler la linotte" pour décrire l’action de toute personne buvant plus que de raison.

Cette expression provient de la forme de la bouche qui est presque identique lorsque l’on boit et lorsque l’on siffle.

Crever la dalle signifie avoir faim, ça c’est sûr, mais pourquoi une telle expression alors qu’aucun mot de ne se rapporte au fait de manger?

Au 14ème siècle,ce qu’on appelait dalle c’était une rigole ou une gouttière. C’est de là qu’est née notre expression, tout d’abord dite "se rincer la dalle" dans le sens ou le mot dalle signifie  "rigole par laquelle passe les aliments".

Depuis longtemps le mot lapin est utilisé comme fuite, opération faite en douce et souvent par défaut de paiement. En 1880, les prostituées utilisaient le terme "laisser poser quelqu’un" lorsque l’un de leur client partait sans payer, d’où le fait que maintenant, elles se font payer avant.

Ces deux expressions "lapin" et " laisser poser quelqu’un" sont devenues une seule et même phrase, très souvent utilisée : "Poser un lapin."

Ne pas être sortie de l’auberge est une expression très vieille qui a été inventée à une époque où auberge signifiait prison. Cette phrase voulait dire que la prison, une fois qu’on y rentre, c’est souvent à ce moment là, que nos ennuis commencent.

Et enfin, pour terminer, je vous ai choisi deux expressions rigolotes à caractère  sexuel. On croit avoir tout inventer et pourtant! Certaines expressions que l’on croit modernes ne le sont pas du tout :

Tailler une pipe :

Avant les années 60, on disait d’une femme qui faisait une gâterie à un homme qu’elle lui faisait un pompier.

Ensuite, avec le temps, cela s’est appelé "faire des pipes" mais cette expression portait  préjudice aux personnes qui fumaient la pipe car remplir cette dernière de tabac s’appellait aussi faire une pipe.

Alors, le temps a séparé  deux expression par "tailler une pipe" et "rouler une cigarette" comme ça…plus d’erreurs possibles!

Tremper son biscuit :

Au XVème siècle Rabelais utilisa l’expression " Tremper son pain au pot".

Le biscuit (petite douceur) vient du terme bistoquette, aujourd’hui dit bistouquette, qui désignait le penis dont la forme était considérée comme proche de celle du boudoir.

A suivre…3ème partie : L’origine de nos gros mots.

6 réflexions sur « Histoire de nos expressions courantes »

  1. J’adoooooore les cours de ce style :'( !!!!! mais alors, il y a encore des efforts à faire…

    sigarette une cigarette avec un C

    et pour le coup
    [i] »boire coup sec ». [/i] ne serait-ce pas plutôt « cul sec » oui, le cul d’une bouteille!!

    [i] au faite de manger[/i] je ne connais pas ce fait là! je ne connais que le faîte du toit.

    Pour les dernières expressions, on peut dire que c’est parfaitement en accord avec d’autres articles bien côtés!
    Cela fait marcher le commerce….

    Peut-être un jour, sur C4N, aurons nous des articles « interdit au moins de 12 ans » « interdit au moins de 18 ans », qui sait…

    Au plaisir, bien le bonsoir.

  2. Veuillez m’excuser pour ces malencontreuses erreurs…
    Je vous rassure, je sais que cigarettes s’écrit avec un C et que cul sec sécrit de la sorte…
    Cela ne fait que deux jours que j’écris sur ce site…
    Pour ce qui est de mes deux dernières anecdotes…ce ne sera jamais interdit au 18 ans parce que quoi qu’on en dise les jeunes en savent presque autant que nous même à 12 ans…
    Pour ce qui est des articles bien côtés ou non sachez que moi j’écris ce que je veux écrire sans envier qui ce soit…le sexe est vendeur mais ça n’est pas dû aux articles de C4N mais juste à la réalité et avant d’en arriver à ces paragraphes là, vous avez sûrement lu tout le reste et c’est cela qui compte.

    d’autres fautes à traquer? 🙂

    sur ce, bien le bonsoir à vous.

  3. Une petite contribution supplémentaire à ce sympathique quart d’heure culturel

    « [i][b]Trier sur le volet[/b][/i] ». Cette expression tire ses origines des échoppes médiévales dont les fenêtres étaient obturées par des volets. Au matin, le commerçant les retirait, puis les ayant posées sur des tréteaux, s’en servait d’étal où le client pouvait à loisir examiner les marchandises et les trier selon son gout.

    « [i][b]Mettre le couvert[/b][/i] ». Aux mêmes époques, le bois était un matériau de construction fort répandu dans les châteaux (et tout aussi inflammable que de nos jours) ; d’où le soin que l’on prenait à installer les cuisines dans des locaux annexes afin de limiter le risque des incendies. Le problème résultant était que les mets avaient une fâcheuse tendance à refroidir durant leur périple des cuisines vers les salles à manger ; on y remédia en les couvrant au sortir des fourneaux. Mettre les aliments à couvert était donc l’ultime opération qui précédait immédiatement leur dégustation.

    « [i][b]Parpaillot[/b][/i] ». Les émules de la religion réformée avaient coutume de se vêtir d’amples capes (sombres en général) dans lesquelles le vent s’engouffrait, les faisant voler et leurs porteurs ressembler, vus de loin, à des papillons (« parpaillot » en provençal).

    « [i][b]Qui dort dîne[/b][/i] ». Ce slogan était affiché dans les relais afin de prévenir les clients potentiels qu’ils ne pouvaient louer une chambre qu’en acceptant de prendre aussi le repas (une sorte de vente forcée que le loi n’autoriserait plus de nos jours …) ; l’expression a donc été détournée de son sens premier puisqu’elle signifie aujourd’hui que dormir remplace le souper !

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