Du 4 au 6 Novembre 2009 s’est déroulée la 18ème édition de cette course mythique en pirogue.

Chacune des trois étapes est un défi physique, tactique et technique où, même le rameur performant chez lui dans sa catégorie, aura du mal à retrouver ici un niveau.

A part celui déjà très honorable de finir l’étape.

Près de 100 équipages cette année ont rivalisé sur ces 128 Km d’épreuves.

 

Le parcours prend son départ à Huahine jusque Raiatea et offre 45 Km de navigation, partagés entre lagon et océan. La seconde étape est assimilée à une course contre la montre, plus courte mais 26 Km très intenses, amenant les participants à Taha’a.

La dernière étape est la plus importante, à tous les sens du terme : l’équipe qui la gagne remporte la prestigieuse victoire de l’ensemble de l’épreuve.

58 Km de changements de cap et d’efforts soutenus face à la haute mer pour quitter Taha’a et atteindre Bora Bora, la destination finale.

Il s’agit bien sûr du parcours des équipes masculines adultes.

 

Le circuit Va’ahine (femme) et Taurea Va’a (junior) est le même, une boucle de 25 Km se situant entre Raiatea et Taha’a, les femmes ouvrant la voie aux juniors qui suivront quelques 20 mn après.

 

Pirogue et rameurs sont pesés : 15 Kg pour elle, 150 pour l’équipage.

Ces données risquent de changer face aux améliorations techniques apportées. Le passage du bois au carbone pose débat au sein de la communauté, partagée entre l’évolution des performances d’un sport et la tradition d’une représentation ancestrale, le cœur même d’un peuple né sur l’océan.

 

Le 19 Octobre la Fédération Internationale de Canoë et celle du Va’a ont signé une convention qui ouvre le va’a aux Jeux Paralympiques de 2016, une discipline nommée Parava’a. Cette perspective pour les rameurs handicapés polynésiens est l’ambition de tout passionné par ce sport, qu’il soit pratiquant ou simple supporter.

 

Pour autant, le Va’a néglige ses équipes féminines qui concourent, pour certaines, dans la même pirogue depuis plusieurs années. Les questions qui sont posées directement à Chantal Bigot en plateau télé ne lui laissent la possibilité de dire autre chose que oui ou non et paraît visiblement gênée de ne pouvoir s’exprimer. La situation minimaliste des équipes féminines apparait de façon furtive, lorsque Chantal Bigot pose un commentaire (sollicité) sur la réponse bien étayée d’un confrère, représentant d’une équipe masculine locale « phare ».

 

Il en est ainsi du sport au féminin, il faut toujours se battre, s’accrocher, pour obtenir une reconnaissance sur la discipline, bien au-delà des performances humaines.

Félicitons ces femmes humbles et anonymes, animées par la passion bleue.