Scandaleux ! On les choie, et tout ce qu’on a en retour, c’est la morgue de gens de maisons tirés du ruisseau, et l’on ne peut même plus avoir confiance en personne : c’est un majordome, un larbin-chef, qui vient baver dans la feuille des croisés antiriches, Mediapart. Lequel s’empresse de salir un élu du peuple, le vrai, un questeur de l’Assemblée nationale. On leur donne ça… Le « maître de… » (se taire) s’est-il fait piéger comme ce pauvre majordome de Liliane Bettencourt par le torchon-brûlot des aigris, des incapables, des assistés ? Regarde les pauvres, chantait Line Renaud (hmm… à moins que ce ne soit la petite Kaas), et constate !

Voilà donc un loufiat de 42 ans, Christophe P., qui a bénéficié de copieux gages pendant six contrats CDD successifs octroyés avec une largesse mal placée, qui vient se plaindre publiquement, dans les colonnes de l’ultra-gauchiste haineux Mediapart, d’avoir été été estimé, à tort, par l’excellent questeur de l’Assemblée, Richard Mallié (UMP).

Un ancien garçon, passé peut-être chef de rang (guetteur-potiche) chez Maxim’s (rendez-vous de cocottes et demi-mondaines), le Ritz (mieux !), se répand en récriminations. Quoi ? Il se plaint d’avoir dû convoyer des meubles déclassés, du « mobilier devenu inutile et obsolète » de l’Assemblée que des députés charitables avaient acquis pour deux-trois dizaines d’euros afin de redresser le budget dont la plus grande partie sert à des œuvres charitables au profit d’assistés ne le méritant pas. Paris-Marseille, c’est quoi ? Du temps des diligences, des charrois, on comprendrait. Mais avec les autoroutes.

« Quant une personne est à votre service, elle est à votre service ! » rétorque à très juste titre Richard Mallié. Bien évidemment qu’un majordome servant de chauffeur doit vous attendre après les spectacles pour vous mener aux soupers s’ensuivant et vous ramener à domicile pour les liqueurs : va-t-on les servir avant les petites heures ? Impensable.

Et que dire de ce reproche de devoir aller prendre Madame ou des proches aux aéroports ou gares ? Ou d’avoir pour tâche de se rendre au pressing, ou à faire des emplettes ? Autre reproche abusif : obtenir d’un traiteur un tarif de 28 euros par convive (45) et recueillir, en dons pour des actions de bienfaisance, 125 euros : et alors, ce n’est même pas le multiplicateur du moindre gala de charité !

« Quelques personnalités clefs sont toutes-puissantes, sans contre-pouvoir en face d’elle, personne à qui rendre des comptes ». Mais les règles de la bienséance, qu’en fait-il ? Il ne s’agit pas que de tenir son rang, mais d’œuvrer selon des règles que la bienveillante vigilance de ses pairs préserve de tout impair. Enfin, à l’électorat de décider : il est seul juge, heureusement éclairé par des gazettes tenues par des gens de bien.

48 heures hebdomadaires, c’est peu. Il arrivait à Christophe P. d’être présent et disponible 80 heures par semaine. Tout comme une hôtesse de caisse : de quoi se plaint-il ?

Doux Jésus merci, le nouveau questeur, le social-démocrate (PS) Bernard Roman, s’est refusé à tout commentaire.

Qu’on s’en prenne à un saltimbanque comme le petit Depardieu, ma foi, il faut bien sourire. Mais il existe des limites ! Ensuite, pourquoi ne pas mettre en valeur le lustre, le faste, des réceptions à l’Assemblée ? L’électorat a droit à sa part de rêve. Au lieu de cela, ce ne sont que mesquineries déplacées. Ce titre se complait décidément dans la fange, le futile, l’accessoire : si Edwy Plenel veut jouer son Marat, il n’aura que le sort que son prédécesseur mérita.

21 janvier 1793, le bon roi Louis périssait sous le tranchant des va-nus-pieds. 23 janvier, Mediapart restaure La Terreur. Mais le coup manquera. Le lectorat de Gala ne le supportera pas plus qu’il ne saurait le tolérer !