Des images tournées au grand jour, au propre comme au figuré, montrent une organisation de trafiquants occupés à leur lucratif business. En bons entrepreneurs, ils ont pris le total contrôle du territoire, pour sécuriser leurs affaires qui prospèrent.
Ces plans ne sont dus ni à William Friedkin, ni à John Frankenheimer (et pour cause !…) et il ne s’agit donc pas d’une suite à « French Connection ». D’ailleurs, ils n’ont pas le Bronx pour décor, mais plus prosaïquement la proche banlieue parisienne.
Car ce n’est pas d’une fiction ni que traite ce billet, mais d’une émission diffusée hier soir sur France 2, non pas dans le cadre des reconstitutions de « Faites entrer l’accusé », mais dans celui d’un reportage tourné pour « Complément d’enquête ».
Voilà qui donne un singulier éclairage à la litanie reprise à satiété par tous les ministres qui se sont succédés place Beauveau au cours de la décennie écoulée : « Il n’est pas question de tolérer que s’installent dans notre pays des zones de non-droit ». Aux dernières nouvelles, il semblerait même que le plus éminent d’entre eux ait dans l’intervalle accédé aux plus hautes fonctions …
Le reportage avance une explication : ce décalage entre les martiales proclamations et la cruelle réalité tiendrait à une sorte d’omerta. Les habitants, figurants involontaires terrorisés, ne dénonceraient pas comme il convient ce dont ils sont témoins (et victimes) au quotidien ; une thèse qui n’est pas sans rappeler la fameuse réplique de Jean Gabin dans « La Traversée de Paris » : « Salauds de pauvres ! ».
Une énigme reste cependant à résoudre : comment se fait-il que ce qu’a filmé un cadreur de la télévision sans recourir au moindre artifice semble échapper aux inspecteurs assermentés de la Brigade des Stupéfiants ?
Pourtant, selon le site officiel de la Préfecture de Police, elle « dispose d’équipes très performantes, capables de démanteler des réseaux de trafiquants et de saisir chaque année plusieurs tonnes de drogues diverses. Outre son activité propre, elle est également chargée de coordonner l’action de l’ensemble des services de police à Paris et dans les trois départements de la proche banlieue, dans le domaine de la lutte contre le trafic, la vente et l’usage des stupéfiants ».
Hallucinant, je vous dis !
Les trafics illicites profitent à beaucoup de monde cher 007…