Haïti et la compassion

 La compassion permanente.

 

 

 

En Haïti, l’heure n’est plus à la compassion mais à l’efficacité rapide et totale pour ce pays francophone à l’histoire duquel nous sommes mêlés. Pourtant nous avons eu parfois la compassion sélective envers Hispania. La Croix Rouge rappelle utilement qu’elle reçut lors d’un des derniers cyclones 100 000€, les dégâts ont été évalués à 600 Millions. Il y a loin de la coupe aux lèvres. Mais on ne va pas aussi souvent à Port-au-Prince qu’à Phuket. Cette fois-ci malgré le théorème des kilomètres, le nombre de morts de ce désastre fera que nous tiendrons notre rang dans le soutien qu’on leur doit.

 

Mais si l’on reprenait les événements qui ont précédé cette horreur de séisme à l’aune de la compassion.

A Perpignan, une secrétaire d’université est assassinée par un détraqué, un fou, et notre ministre de l’Enseignement Supérieur débarque, toutes caméras au vent, visite les blessés à l’hôpital.

Un autre jour, un meurtre est commis dans un lycée pour une affaire de cœur, d’honneur ou de… et tous élèves des lycées de France sont incités à faire une minute de silence. Pour Haïti faudra-t-il la journée ?

L’émotion immédiate, la compassion obligatoire, le paraître et le faire savoir sont d’un seul coup ridicules.

Haroun Tazieff n’a cessé de nous mettre en garde contre le séisme qui guette la Côte d’Azur. Ce jour-là, quelle sera l’attitude de nos dirigeants ? On aura usé toute notre compassion pour des anecdotes, ou faits divers. Ce nombrilisme urgent est détestable, d’autant plus qu’il ne marque pas les mémoires de ceux à qui on veut faire croire à l’importance de ces gestes médiatiques.

Il serait temps d’appartenir au village planétaire.

 

8 réflexions sur « Haïti et la compassion »

  1. 1)La France n’a pas à rougir de ses actions humanitaires bien au contraire….

    2)Le problème c’est qu’une importante partie de la population mondiale habite le long de des limites de plaques tectoniques ……ou le long du littoral ou dans une zone à risque ce qui expose ces populations à un certain nombre de catastrophes

    Que faire? déplacer tout le monde?

    -Irrémédiablement la nature reprend reprendra ses droits…..Les principes de précautions les plus drastiques eux -mêmes ne pourront rien n’y faire !

    PS Hispagnolia pas Hispania

  2. Jacques Monnet, cet article vous honore et je partage pleinement votre indignation…tant il paraît évident qu’entre le Tsunami au pays des paradis pour touristes fortunés et la misère (noire sans jeu de mots)où agonise les 90 % de la population d’Haïti (et malgré l’histoire commune avec la France), la générosité du monde a déjà fait son choix…Comptons donc les chiens policiers pendant que les damnés de la terre meurent par milliers…

  3. [b]Siempre n’a pas tort,
    Quelle « compassion » et quelle générosité avons nous tous eu pour le Tsunami de l’indonésie!
    Aurons nous encore cette même génrosité pour les habitants de Port-au-Prince et de ses environs ?
    J’en doute fort
    [img]http://www.courrierinternational.com/files/imagecache/depeche_medium/afp/photo_1263366134119-1-0.jpg[/img][/b]

  4. [b]Le temps. Monde dit ceci :
    «Les Haïtiens ont tous un côté mystique. Donc chercher une cause extérieure dans un au-delà imaginaire est une pratique courante. Compte tenu des «malheurs» qui ont frappé le pays au cours des dernières années, un de plus et des plus graves ne peut être que le coup d’une nouvelle malédiction. Cela sous-entend que nous serions en train de payer pour des «fautes commises». On ne peut empêcher ce genre d’interprétation des faits de la nature.[/b]

  5. Bonsoir Jacques,

    Il y a deux choses qui m’interpellent ce soir;
    La première c’est la façon dont se déroulent les opérations de sauvetage. En effet les lieux les plus populaires n’ont pas encore été visités. Pourquoi?
    J’ai vu un hélicoptère balancer des victuailles aux gens en dessous ce qui provoquait des émeutes invraisemblables ne faisant qu’ajouter à leur malheur.
    Il est urgent qu’on s’occupe d’eux à commencer par leur donner à manger et à boire d’une façon un peu plus décente quitte à faire intervenir des forces militaires pour guider ces opérations.
    La deuxième chose c’est la reconstruction. Est-ce que toutes les précautions seront prises en compte leur donner là encore des habitations non seulement anti-sismiques, mais surtout décentes et en profiter pour éliminer les bidons villes.
    Pourra t-on évoquer la misère passée pour l’éradiquer?
    Amitiés
    Ludo

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