La compassion permanente.

 

 

 

En Haïti, l’heure n’est plus à la compassion mais à l’efficacité rapide et totale pour ce pays francophone à l’histoire duquel nous sommes mêlés. Pourtant nous avons eu parfois la compassion sélective envers Hispania. La Croix Rouge rappelle utilement qu’elle reçut lors d’un des derniers cyclones 100 000€, les dégâts ont été évalués à 600 Millions. Il y a loin de la coupe aux lèvres. Mais on ne va pas aussi souvent à Port-au-Prince qu’à Phuket. Cette fois-ci malgré le théorème des kilomètres, le nombre de morts de ce désastre fera que nous tiendrons notre rang dans le soutien qu’on leur doit.

 

Mais si l’on reprenait les événements qui ont précédé cette horreur de séisme à l’aune de la compassion.

A Perpignan, une secrétaire d’université est assassinée par un détraqué, un fou, et notre ministre de l’Enseignement Supérieur débarque, toutes caméras au vent, visite les blessés à l’hôpital.

Un autre jour, un meurtre est commis dans un lycée pour une affaire de cœur, d’honneur ou de… et tous élèves des lycées de France sont incités à faire une minute de silence. Pour Haïti faudra-t-il la journée ?

L’émotion immédiate, la compassion obligatoire, le paraître et le faire savoir sont d’un seul coup ridicules.

Haroun Tazieff n’a cessé de nous mettre en garde contre le séisme qui guette la Côte d’Azur. Ce jour-là, quelle sera l’attitude de nos dirigeants ? On aura usé toute notre compassion pour des anecdotes, ou faits divers. Ce nombrilisme urgent est détestable, d’autant plus qu’il ne marque pas les mémoires de ceux à qui on veut faire croire à l’importance de ces gestes médiatiques.

Il serait temps d’appartenir au village planétaire.