Jeudi dernier, coup fourré de la gauche, absentéisme de la droite ? Toujours est-il que la loi Hadopi ne fut pas adoptée. Et les gazettes de se gausser. Copé de faire son mea culpa. Le Secrétaire d’Etat R. Karoutchi chargé des rapports avec le Parlement d’avoir failli ! On crut même entendre l’ire présidentielle siffler aux oreilles des inintéressés.        

Il s’en suivit une double réflexion. D’abord à propos de l’usine à gaz que l’on allait construire pour satisfaire quelques majors aux bénéfices en baisse. Des artistes approuvant, d’autres rejetant cette régression technologique. Ici ou là, on expliqua aussitôt comment se rendre indétectable lors du télé-chargement gratuit et bientôt illégal.        

Ensuite, pour prolonger le courroux élyséen, M. Karoutchi parle désormais d’amende pour absence aux sessions durant lesquelles se votent les lois proposées par leur majorité. On peut supposer une absolution pour l’opposition. Et l’on glisse vers la polémique sur le cumul des mandats. Tarte à la crème que les députés n’ont pas envie de se mettre sur la figure et marronnier qui devrait nourrir les entreprises sondagières.        

La vexation fut telle que l’on annonça haut et fort que la loi serait représentée le 28 avril. Coup d’épée dans l’eau des socialistes, une victoire à la Pyrrhus. « L’escroquerie prolongée d’un mois » etc.. La force allait rester à la loi et au lobby des majors. Efficacité maximum et célérité admirable.Toutefois pour ce couronnement législatif, il faut déplacer un autre débat. Bof !Quel débat va disparaître ? Pour la première fois, grâce à une loi, le mot inceste allait entrer dans le droit français.

Ce progrès indéniable, ce secours porté aux victimes attendra encore. La date du report n’est pas précisée. Les associations qui pendant des mois ont travaillé sur le texte et espéré son avènement n’auront peut-être la colère assez bruyante.Une fois encore, entre le fric et les enfants à protéger, le gouvernement a choisi le fric. La perspective de ce quinquennat ne change pas d’horizon.