L’information est le plus bel outil d’émancipation humaine, mais peut devenir manipulé, le pire danger pour la société; d’ailleurs, S. Berlusconi, et d’autres avant lui l’ont très bien compris et n’ont eu cesse d’en transformer ou d’en déformer le contenu, ou de condamner l’accès à l’information. 

 

    L’information, c’est à dire la recherche de l’évènement et son interprétation , nous permettent de prendre une place dans la société, d’y contribuer. La passion du Siècle des Lumières pour  l’information scientifique et de la Raison a contribué à l’ouverture des frontières, au développement des connaissances humaines et dans une certaine mesure (hélas Voltaire) à l’apprentissage de la tolérance.

     Depuis quelques années , j’assiste effarée à une manipulation aussi bête que grossière de l’évenement médiatique, dans le but d’angoisser le « peuple » pour le faire consommer plus ou pour lui faire accepter lentement l’inacceptable comme on empêche la grenouille de s’échapper d’une marmite en ébullition, en l’ébouillantant progressivement. Sous couvert de principe de précaution.

  Un des buzzs actuels les plus médiatisés en France est ce fameux virus H1N1  et cette fascination pour une pandémie possible, attendue avec fébrilité: on compte les victimes tous les jours, et on sent les présentateurs presque déçus de ne pas pouvoir annoncer plus de morts ; on en entend parler tous les jours et tous les jours, il fait la une de tous les quotidiens.

  Pour l’instant, moins mortel qu’une grippe normale, il semble plus toucher  nos voisins britanniques ou allemands que nous ; cependant, au Royaume Uni , on n’a pas fermé les classes malgré des cas « avérés » d’enfants malades pour autant,  et pas un mot de ce virus à la BBC, ce journal si respectable. 

   En Allemagne, dans le Spiegel, on parle de la guerre et des otages en Afghanistan, du métro de Dubai, de l’alliance entre Volkswagen et  un fournisseur d’énergie pour équiper 100 mille foyers en mini centrales électriques.  Das Bild, le journal populaire parle de sexe, des élections, de General Motors et du futur de OPEL, de la guerre, de la baisse du prix de l’essence et du diesel (1.08 €/ l, vive les taxes !) ; rien sur H1N1. 

 

   Bien sur, j’apprécie de rencontrer tous les jours, le sourire si dynamique de Mme Bachelot, la ministre la plus réjouissante du gouvernement, mais cela  mérite t’il  tant de couverture. ? 

 

  Un autre exemple de gachis médiatique, la fameuse taxe Carbone : tous les jours, du matin au soir pendant 2 mois, on a entendu le même concert de lithanies dans la presse , la radio et la télévision ; un rapport a été écrit par M. Rocard et A. Juppé; Cohen Bendit trouve l’idée géniale et ceux qui émettent des réserves, stupides.     Il y a 2 mois, à la sortie du rapport, j’ai essayé d’en savoir plus :  rien de concret, même pas l’accès au brillant rapport non achevé de M. Rocard et Juppé, juste qu’il fallait taxer les énergies émettant du CO2 (le bois aussi au risque d’affaiblir les Landes déjà injustement touché par des catastrophes naturelles ?) ; un chiffre de 32 € , voire 100€ la tonne est avancé puis retiré.  

      Excitation de D. Cohen Bendit « une mesure révolutionnaire » , « Car Bonne est la Taxe »; j’ai essayé d’en savoir plus ; certains journaux en ligne offraient même des simulations de mon effet carbone ; j’ai compris qu’il fallait taxer plus les vieilles habitations (plus polluantes), les travailleurs qui utilisent leurs voitures pour se rendre sur leur lieu de travail (la majorité des provinciaux) et les passagers aériens (le transport aérien en général).  
   L’électricité aurait du être épargnée, ne contribuant pas à l’émission de CO2 ; apres tout, n’avait elle pas suffisamment augmenté cette année.  Allègre émet un doute ; on le taxe de négationnisme !  

Wikipédia  (http://fr.wikipedia.org/wiki/Taxe_carbone) m’a aidé à y voir plus clair dans son fonctionnement et son application chez nos voisins européens ; je remarque que les interprétations britanniques ou allemandes du protocole de Kyoto sont subjectives en évitant de pénaliser leur industrie (le charbon n’est pas taxé en Allemagne).

 

  On a beaucoup glosé à droite comme à gauche: comment éviter de pénaliser les plus pauvres ? encore un impôt dans notre océan d’impôts déjà beaucoup trop lourds pour les entreprises ? comment pourrait on rendre notre économie compétitive avec un nouvel impot ? Il fallait éduquer le français, et l’éducation passe en France par les coups de bâton.

 

   Sous la pression populaire, on s’essaie à adoucir les mots faute de pouvoir quantifier la purge, comme si les mots pouvaient changer quelque chose et elle devient : « Contribution Climat Energie ».  Plus récemment, on parlait de réduire les impôts de ceux qui paieraient cette taxe.    Quelle usine à gaz pour nos financiers ! eux auront au moins l’occasion de se dégourdir les neurones.  M. Fillon essaie de s’engager sur le taux de tonne de CO2 (premier chiffre concret) mais déçoit Les Verts et hop, l’Elysée contredit et nous voilà repartis dans le flou.  Mais concrètement, que paiera t’on en 2010 ;  5, 10 ou 20 cents de plus le litre de diesel ? Cela compte pour nous!  

  Après deux mois de supputations,  enthousiasmes modérés ou inquiétudes de nos chers médias, on découvre que rien n’a été défini, à part quelques grandes lignes déjà ébauchées en 2008 de façon plus pragmatique, par Jim Hanssen , Administrateur Général de la NASA dans une lettre à Obama  «  Tell Barack Obama the Truth – The Whole Truth”et Chairman d’un groupe de travail sur le Climat et l’Energie.

(Résultats disponibles à 

 http://www.mediafire.com/?sharekey=53eef30a28cad46991b20cc0d07ba4d2e59c28d3c1a2c3db) 

 

  On ne sait toujours pas comment nous serons taxés à défaut de savoir pourquoi ! mais que de bruit … pour rien ? A défaut de dépolluer l’atmosphère, cette taxe aura été un des exemples actuels de la pollution médiatico –politique d’un gouvernement ou d’un pays qui ne sait plus où il va ; à force de faire trop de bruit pour montrer son activisme, il risque de nous convaincre de son …. Incompétence.  

  H1N1, TC, deux mots magiques, presque religieux qui nous endorment et nous paralysent. A croire que d’autres problèmes plus importants nécessitent une discrétion absolue ! Ou qu’impuissants à résoudre un problème, nos politiques demandent aux mots de leur venir en aide.