Après cinquante ans de carrière, Guy Bedos entame sa dernière tournée. Son ultime spectacle s’appelle « Rideau ! », un titre assez explicite.

Il va nous manquer, ce saltimbanque qui a toujours occupé une place à part dans nos cœurs. Dès ces débuts avec Sophie Daumier, sa compagne de l’époque, on a apprécié son humour au deuxième degré et son autodérision. Dans quelques sketchs féroces comme « bonne fête Paulette » ou « la drague », il s’avérait bon comédien. Personnellement, je l’ai découvert au cinéma dans « le pistonné », un film sur la guerre d’Algérie dans lequel il campait un jeune appelé qui jouait de ses relations pour échapper à l’Algérie mais qui finalement se retrouvait dans les Aurès, aux endroits les plus chauds. Coluche, inconnu à cette époque, tenait un petit rôle de déserteur dans ce film de Claude Berry.    Ce qui le différencie de la plupart de ses collègues humoristes, ce sont ses positions politiques, ouvertement de gauche. Il peut être considéré comme l’inventeur de la « revue de presse ». Chaque soir, il commente l’actualité de manière libre et presqu’improvisée. C’est un exercice de haute voltige car il faut réussir à faire rire en se renouvelant régulièrement. Guy Bedos est surtout un militant « anti-bêtise », de quelque bord qu’elle vienne. S’il s’attaque violemment à la droite, il lui arrive souvent d’éreinter la gauche : « Ca devient difficile d’être de gauche. Surtout quand on n’est pas de droite. » Je partage tout à fait cette maxime.  Le fait que sa dernière tournée ait lieu juste avant la présidentielle n’est peut-être pas un hasard. On peut être certain que pendant ces quelques mois où il va sillonner la France, il ne va pas se priver de torpiller l’actuel chef de l’état. Père spirituel de nombreux humoristes comme Stéphane Guillon, il est le père de Nicolas, auteur à succès et qui se prépare à prendre la relève. Il est aussi féroce que son père ! Salut, l’artiste, tu nous manqueras ! {youtube}Q__RO4pKJZk{/youtube}